Le Chateau du Sorcier

Dans cette AVH, loin d’incarner un preux chevalier, vous jouez le rôle de Shangar, un sorcier maléfique âgé de plus de deux cents ans, vivant dans un château que vous vous êtes indûment approprié, avec votre apprentie Janalice, ainsi qu’à votre solde un ramassis de hors-la-loi, et d’où vous puisez sans vergogne dans la population environnante les cobayes pour vos expériences nécromanciennes ou vos victime sacrificielles. Au cours de l’aventure, par touches successives, on prendra la pleine mesure de ce personnage dénué de morale, imbu de lui-même, ayant assassiné son maître et sans doute nombre de ses disciples, forcé des artistes à lui peindre gratuitement son portrait, tirant satisfaction de la souffrance des autres, persuadé (à tort) d’être l’enfant chéri des démons, bref, un parfait salopard, vindicatif, susceptible, sadique, impitoyable, rancunier, conférant par la même à l’aventure sa touche humoristique (le ludolecteur se rit de se voir si méchant, en vient même à juger comme juste retour des choses les déconvenues subies par son personnage).

Pour autant, vos adversaires, eux, ne rigolent pas, puisque vous les volatilisez d’un claquement de doigts, sans même qu’il soit besoin de lancer les dés (cette aventure n’en requérant pas) accusant tout au plus çà et là une égratignure quand vous tombez sur un os (éraflures tout de même contrariantes, vu que vous débutez l’aventure avec 6 Points de Vie seulement).

Le ton est d’ailleurs donné dès l’introduction, quand six hommes pourvus d’armes à feu font irruption dans votre bibliothèque. Vous vous en débarrassez d’un simple sortilège, avant que Janalice ne vous confirme que votre château est attaqué. Le challenge consistera donc à repousser cette invasion.

Vous allez sans délai vous rendre dans différents endroits du château pour organiser la contre-offensive, en trouvant et libérant des créatures pour les envoyer combattre les assaillants, en semant des sorts susceptibles de les ralentir, voire en récupérant et vous équipant de différents objets magiques, la plupart des actions menées à bien vous délivrant un code, véritable marque ludique d’Outremer.

Vous explorez votre antre dans l’ordre que vous désirez, avec toutefois deux « couloirs » obligatoires et incontournables après que vous aurez fouillé trois puis cinq pièces.

A mesure que vous progressez dans votre quête, vous augmentez votre total de « Temps Ecoulé », l’autre caractéristique chiffrée de l’AVH. Quand celui-ci arrive à 12, vous débouchez sur la confrontation finale dans la galerie des tableaux, il sera alors temps de comptabiliser votre score final, en additionnant les points (parfois négatifs) que vous octroient les codes obtenus et les objets récoltés (un score insuffisant se traduisant par une perte plus ou moins élevée de Points de Vie).

Ce Temps Ecoulé porte également incidence sur l’aventure elle-même : beaucoup d’endroits perdent de leur intérêt (et certains codes, de leur puissance) s’ils sont visités (ou obtenus) trop tard.

Spoiler:

Au fil des tentatives successives, il s’agira donc de cerner où, quand et comment s’approprier les « bons » items, tout en évitant blessures et pertes inutiles de temps. (A remarquer l’absence de PFA, si ce n’est tout à la fin : les mauvais choix sont pénalisants sans être mortels.)

Quant au combat ultime, il ne se révèle pas sans surprise, votre véritable antagoniste ne s’avérant pas celui que vous auriez pu croire.

Spoiler:

Même après avoir terminé victorieusement cette AVH, on la reprendra volontiers, afin d’en éprouver exhaustivement toutes les options. Outremer ménageant parfois plusieurs sorties à ses labyrinthes, on s’ingéniera à y varier les parcours. On pourra par exemple s’évertuer à obtenir au paragraphe 83 le score maximum.

Personnellement :

Ou au contraire, s’amuser à réussir l’aventure en loupant tous les codes et (presque) tous les objets, pour décrocher à ce même paragraphe un zéro pointé.

C’est possible :

Au final, une aventure agréable à lire et plaisante à jouer, un bel équilibre de challenge et d’agrément, dans la droite ligne de celles dont l’auteur se plaît à nous gratifier.