Stefan ZWEIG

Un nouveau topic pour cet auteur.

Je lis en ce moment un recueil de ses nouvelles et romans, et franchement je suis bluffé.
J'avais déjà lu de lui le joueur d'échec, ou un quidam parvient à tenir tête à un champion du monde, et où le narrateur va finir par découvrir son incroyable secret.
Mais là ses récits sont encore bien plus prenants et palpitants avec un style que je trouve très recherché mais pas du tout chiant ou lourd. Bien au contraire, tout est ciselé comme un joyau, je me laisse happer par des histoires qui au départ sont pourtant bien loin de mes sujets habituels de lecture. Comme la peur, l'histoire d'une femme adultère, ou bien encore un brûlant secret, qui relate les évolutions des relations d'un trio comprenant une mère et son tout jeune fils, plus un amant potentiel de la première.
Tout ça est vraiment captivant, on vit les angoisses des protagonistes...
Je pense qu'on devrait le faire lire en classe, mais bon ce n'est pas un auteur Français, alors on le laisse de côté

N'hésitez pas à parler de cet auteur, ou de me demander d'en parler davantage!

De lui, je n'ai lu que sa biographie de MARIE ANTOINETTE. Un bouquin qui m'a bien plu, mais pas assez impartial et objectif, et surtout trop vieux, donc bourré de clichés et d'idées fausses. En dépit de l'attachement sincère de SWEIG au personnage.

Cette biographie n'est pas dans le recueil que je lis. Et puis bon il n'était pas un contemporain de la dame en question^^.
Ses romans et nouvelles sont plus tournées du côté de la psychologie. Il entretenait d'ailleurs une correspondance avec S.Freud, et c'est peut-être pour cela qu'il a su donner tant de profondeur et de vie à ses personnages.

Pour un brûlant secret, on est d'abord dans la peau du séducteur, qui parvient à se mettre le gamin dans la poche pour pouvoir approcher la mère, puis ensuite on suit la vision de l'enfant, ses désillusions, puis sa méfiance, et enfin sa haine, tandis qu'il se rend compte qu'il gagne du pouvoir sur les deux autres personnages, ceci malgré qu'il soit dans l'ignorance de leur "secret" qu'il veut à tout prix leur arracher. Le rebondissement final est magnifique.

Pour la peur, la femme adultère est victime d'un maître chanteur (ou plutot maîtresse puisque c'est une femme) qui fait de sa vie un enfer. Tandis que l'engrenage se pousuit, elle s'enferme de plus en plus dans le mensonge, même si elle a envie de tout avouer, mais la crainte de la réaction de son mari la retient.

Pareil pour sa biographie sur Magellan, c'est bien écrit avec un style efficace, mais la aussi trop vieux avec pas mal de clichés, il tombe la aussi trop dans le "philosophique" et les grand mots trop pompeux, et c'est surtout trop romancé, qui perd la un crédit historique.
Après bien sur fait aimer le style de cet auteur, c'est particulier c'est sur.

Dans sa biographie de MARIE ANTOINETTE, il fait de même : il tente d'expliquer par le freudisme le comportement de la reine. Sa démonstration est trés séduisante, d'autant plus qu'elle "blanchit" la souveraine. Mais elle ne résiste pas aux récentes découvertes et aux évolutions que l'on a sur ce personnage.

C'est bon à savoir, j'éviterai donc les biographies pour puiser dans les nouvelles et romans, voire les pièce de théâtre

Sinon je ne le trouve pas du tout pompeux, je n'ai vraiment pas l'impression qu'il se fait mousser du genre "t'as vu comme j'écris bien". Je trouve que c'est très immersif. D'habitude pour moi les descriptions des auteurs de cette époque (ou un peu avant) sont un peu "longues" mais là non, avec cet auteur (enfin sa traduction) j'accroche bien, je trouve qu'elles ne sont pas un simple verni mais qu'elles font corps avec l'histoire. Dans la dernière que j'ai lu, la Femme et le paysage, il décrit l'attente de la pluie après des mois de canicule avec maestria. Après je me doute que si on ne rentre pas dans le "truc" (je pourrai même dire le "trip"), l'impression doit être toute autre. Sa force c'est la "dissection" des rouages de la pensée, les conséquences qu'ont la moindre action subie ou menée par les personnages sur leur mental. Et pour le lecteur, suivre cet enchainement, cette évolution subtile des sentiments est quelquechose que je trouve vraiment très prenant.

Pour le pompeux je parlais de sa biographie sur Magellan, avec des termes trop élogieux du genre 'ah ce grand marin' , ah ce grand homme', ou sur son destin, bref qu'il en rajoute des tonnes la dessus.

Le Joueur d'Echec fait partie de mes bouquins préférés (il faut dire que j'aime l'esthétique des échecs mais j'y joue très rarement). Ce petit livre m'a tenu en haleine et je n'ai pas pu le refermer avant de l'avoir fini. A noter qu'un (vieux film en a été tiré, en N&B il me semble.

La biographie de Magellan ne me dit rien. Par contre j'avais lu de lui un livre sur Amerigo Vespucci ... peut-être est-ce le même livre qui traite de plusieurs navigateurs ?

Et à propos de biographie, celle de la fin de la vie de l'auteur est vraiment dramatique.

VIC a écrit:

La biographie de Magellan ne me dit rien. Par contre j'avais lu de lui un livre sur Amerigo Vespucci ... peut-être est-ce le même livre qui traite de plusieurs navigateurs ?

Non ce sont deux livres différents, il a écrit sur les deux navigateurs.

Pareil, le joueur d'échecs excellent livre.

Je joue régulièrement aux échecs et c'est le seul roman/nouvelle sur le thème des échecs que j'ai apprecié (exemples de romans que j'ai trouvé mauvais sur les échecs: "le tableau de maitre Flamand". "le huit").

Il se lit d'une seule traite.

Et pour avoir à une certaine époque enchainé les tournois, c'est vrai que les échecs finissent par vous remplir le cerveau et on a du mal à revenir à la vie réelle.

Le meilleur exemple de la folie que peut entrainer les échecs est surement Robert Fisher (champion du monde en 1972) qui était finalement devenu complétement paranoiaque, raciste envers les juifs et fou à lier.

manureva12 a écrit:

Pareil, le joueur d'échecs excellent livre.

Je joue régulièrement aux échecs et c'est le seul roman/nouvelle sur le thème des échecs que j'ai apprecié (exemples de romans que j'ai trouvé mauvais sur les échecs: "le tableau de maitre Flamand". "le huit").

Il se lit d'une seule traite.

Et pour avoir à une certaine époque enchainé les tournois, c'est vrai que les échecs finissent par vous remplir le cerveau et on a du mal à revenir à la vie réelle.

Le meilleur exemple de la folie que peut entrainer les échecs est surement Robert Fisher (champion du monde en 1972) qui était finalement devenu complétement paranoiaque, raciste envers les juifs et fou à lier.

Comme autre livre/nouvelle sur les échecs, je me souviens de "Un combat et autres récits" de Suskind, l'auteur de "La Contrebasse" et surtout du remarquable "Le Parfum."

J'ai arrêté les échecs quand il fallait apprendre les combinaisons par coeur, ça me gavait.

Et je me souviens avoir fait des cauchemars enfiévrés où je rêvais d'échecs quand j'y avais joué toute la journée sans m'arrêter. Flippant.

C'est marrant, j'ai repris depuis peu la lecture de "l'anthologie" S.Zweig, et le joueur d'échecs est le dernier de la compilation.
J'adore cet auteur. Je l'ai découvert avec le joueur d'échecs justement que j'ai beaucoup apprécié, et il s'avère que c'est une oeuvre un peu à part (c'est sa dernière en plus avant son suicide).
C'est plutôt l'auteur des sentiments (et pas sentimental, attention!).

J'ai moi-aussi lu "Le Joueur d'Echecs" que j'ai adoré.
Tout était excellent dans ce livre.

Il est impossible de ne pas être sensible par la fin de ce grand monsieur des lettres, ami de Freud.

à tout le monde je conseille (même si vous n'êtes pas particulièrement versés en philosophie) son saisissant portrait de Nietzsche. La biographie est un genre de prédilection où il exprime toute sa finesse !

Voici un lien menant au blog d'un ami spécialiste de Stephan Zweig. Bonne lecture.

https://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=1&cad=rja&uact=8&ved=0CCIQFjAAahUKEwiFypzDxrjHAhXJ1xoKHb2yBvQ&url=http%3A%2F%2Fdeslettresdesmots.over-blog.com%2F&ei=XT_WVcWnOcmva73lmqAP&usg=AFQjCNE4RAT4zC_iqbKlzHYbSNv_SOCW6Q&sig2=L17dr1UX9glS0QorvFyc-A