La retraite ? Pensons-y !

Nous avons tous ici, pour la plupart d'entre nous, entre 35 et 45 ans. Et il n'est pas dit que, le temps aidant, nous ne soyons pas encore ici, à la Taverne, dans dix, vingt ou trente ans !

Un jour, nous aurons 65 ans nous aussi... et oui... c'est la vie. Et si nous sommes toujours là, si ce forum existe encore, nous continuerons à échanger nos petits délires. Nous serons des papys actifs, de vieux aventuriers toujours prêts à se lancer des défis.

En revanche, connaîtrons-nous la retraite ? C'est une autre histoire... d'ici qu'on nous fasse trimer jusqu'à 75 ans, ils en seraient bien capables, ces foutus chacals !

De toute façon, j'espère ne pas vieillir dans mes charentaises. Je continuerais à chasser le gobelin jusqu'à mon dernier souffle. Tant que mon bras de vieux paladin sera encore en mesure de manier l'arc ou le glaive, il n'y a pas de petit jeunôt qui sera en mesure de rivaliser avec le vieux Gorak !

Tiens, on s'est regardé le Spider Man de Sam Raimi (2002) samedi. Oncle Ben a été viré et cherche du taff, il a... 68 ans !

Moi, j'ai commencé à travailler à 23 ans (études longues), mais je n'étais pas salarié (service national long + ingénieur de recherche boursier, j'ai travaillé 5 ans pour l’État sans être fonctionnaire ni contractuel). Mon premier trimestre complet, j'avais 28 ans. Si on se base juste sur les trimestres de cotisation, j'aurai droit au taux plein à 71 ans... Heureusement qu'il y a une limite.

Ne rêvez pas, jeunes gens. La retraite, on ne connaitra pas!

Je m'imagine pas à la retraite. De toutes façons, Vador a raison, on en aura pas... On s'achemine lentement (mais sûrement...) vers un système à l'américaine avec une retraite "officielle" ridicule qu'il faudra compléter soi-même. Quand on voit des petits vieux qui ont trimé toute leur vie et se retrouvent avec 800 euros par mois de retraite et doivent aller aux Restos du Coeur pour bouffer, il y a de quoi être malade. Et encore, ça c'est ceux qui restent en bonne santé, ne parlons pas de ceux qui deviennent dépendants...

De manière générale, je ne m'imagine pas "vieux". Quand je croise des personnes âgées courbées sur leur canne, qui marchent à petits pas en soufflant à chaque pas, je ne peux pas m'imaginer finir comme ça... Ce n'est pas le snobisme de la jeunesse qui me fait dire ça, pas à 42 ans, j'en suis plus là. Mais finir comme ça... J'ai le souvenir terrible de mon grand-père maternel qui a vécu jusqu'à 98 ans. Mais depuis 8 ans, il n'avait plus mis le pied hors de chez lui, passait du lit à table, de table à la TV et de la TV au lit. Au cours d'une de mes visites, je l'embrasse et lui demande comment il va. Il m'a répondu : "Tu vois, je m'emmerde et j'attends la mort..."
Finir comme ça, non. Je m'imagine encore à 50 berges, voire 60 si tout va bien, OK. Mais si un jour, je peux plus voyager, dessiner, faire du sport ou si je perds mes facultés, si j'arrive plus à suivre, si j'ai besoin qu'on me torche le cul, je préfère crever avant. Finir tout seul, je m'en fous éperdument, si j'ai pour pseudo Voyageur Solitaire, c'est pas pour rien. Mais comme ça, non.

Pour en revenir à la retraite, je m'imagine pas sans travailler. Pour faire quoi ? Me consacrer pleinement au dessin, à l'écriture, aux voyages ? C'est maintenant tout ça, pas dans 30 ans. Je suis un hyper-actif, rien faire, je peux pas.
Comme beaucoup, je me dis par confort que la retraite c'est loin, qu'on verra. Mais les rares moments où j'y pense vraiment, avec lucidité, c'est terrifiant.

Tu changera ton pseudo en Voyageur Grabataire 

C'est pour ça qu'un de mes objectifs, c'est de terminer de payer ma baraque tant que je suis actif. Au moins, j'aurai un toit au dessus de ma tête, et quelque chose de monnayable en cas de coup vraiment dur.

Et de bien élever mes enfants pour éviter qu'ils ne soient dépendants de nous une fois actifs...

Voyageur Solitaire a écrit:

Pour en revenir à la retraite, je m'imagine pas sans travailler. Pour faire quoi ? Me consacrer pleinement au dessin, à l'écriture, aux voyages ? C'est maintenant tout ça, pas dans 30 ans. Je suis un hyper-actif, rien faire, je peux pas.
Comme beaucoup, je me dis par confort que la retraite c'est loin, qu'on verra. Mais les rares moments où j'y pense vraiment, avec lucidité, c'est terrifiant.

C'est pour ça qu'il faut se maintenir en forme, physiquement et intellectuellement. Dieu merci, je n'ai pas de soucis de santé et je ne pense pas en avoir. C'est déjà ça.
Je n'ai qu'une seule crainte : être frappé d'alzheimer... ne plus avoir aucun souvenir, ne plus se rappeler de ses proches, de ses amis, vivre dans l'oubli total, ça doit vraiment être terrible ! J'espère que la Providence m'évitera ça !

Moi j'ai pas peur d'avoir des cheveux blanc en étant vieux : ils sont déjà là !

La dégénérescence (c'est comme ça que ça s'écrit ?) me terrifie, de même que la maladie, l'idée de pourissement... Je déteste instinctivement tout ce qui est morbide, les zombies, les mondes post-apocalyptiques, tout ce qui évoque le déclin, la déchéance, la pourriture... C'est pas pour rien que j'adore Howard, son exultation de vie, ses mondes et héros puissants, débordant de vitalité, de santé charnelle dans des mondes neufs, vibrants...
Je sais très bien que c'est pourtant ce qui nous attend tous, que c'est le cycle naturel des choses et qu'on finira par n'être qu'un corps décomposé bouffé par les vers. Mais rien à faire...
D'un autre côté, je ne tombe pas dans l'excès inverse, je n'ai pas fait de lifting, je ne prends aucune molécule, je ne cherche pas à faire plus jeune, je ne retournerais sûrement pas à mes 20 ans... En fait, ma quarantaine actuelle me convient parfaitement, je chercherais plutôt à arrêter le temps...
La mort est inévitable mais dépérir, se sentir faiblir, décliner lentement, insidieusement... Vivre jusqu'à 100 ans ? Si c'est pour se faire chier tandis que chaque jour se répète, identique, quel intérêt ?
Pour l'instant, je suis pas dans le trip "la fureur de vivre", vivre à fond, tous les excès, toutes les passions et mourir jeune. Au fond de moi, je suis bien trop peureux et lucide pour ça. Mais la "sortie volontaire", le suicide puisqu'il faut bien le nommer, j'y ai réfléchi. Bon, n'apellez pas les pompiers en disant que VS va ouvrir la fenêtre et se jeter ! Ce que je veux dire, c'est qu'arrivé à un certain moment, si tu peux plus rien faire, si tu peux plus vivre tes passions, physiquement ou intellectuellement, si t'as pas d'enfants ou un compagnon aimant/compagne aimante à tes côtés, ça sert à quoi de continuer ? Je crois qu'on me proposerait un deal du genre :"tu vas vivre encore 15 ans, mais 15 ans de bonheur fou, d'amour, de voyages et de passion et tu meurs après ou tu vis jusqu'à 100 ans, mais sans que rien ne change, en une vie tranquille aux jours identiques", je serais tenté par la première proposition.
C'est VS sur le divan du docteur Freud ce soir...

Je pense me concocter une petite ciguë pour les jours sombres... au cas où je devrais apprendre un mort lente et douloureuse, ou dans un moment de lucidité entre deux passages à vide...

On s'éloigne du sujet, mais on peut aller jusqu'au sujet (ô combien délicat) de l'euthanasie. Surtout en ce moment où le gouvernement discute un projet de loi qui, comme d'habitude, ne satisfait personne à force de vouloir convenir à tout le monde.
Je n'ai pas de tabou moral ou religieux sur le suicide. Ma terreur est celle de l'AVC ou du sort de ce pauvre Vincent Lambert (à qui j'exprime toute ma compassion la plus sincère ainsi qu'à ses proches). Bien sûr, il convient d'encadrer une telle pratique de la façon la plus rigoureuse et stricte possible afin d'éviter tout abus si elle devait être légalisée un jour. Mais en ce qui me concerne, si une telle horreur devait m'arriver, c'est clair : débranchez ! Après, chacun a son opinion là-dessus en fonction de sa propre sensibilité.
Je sais pas si vous avez lu ou vu l'histoire de ce type qui ne pouvait plus communiquer qu'en clignant des paupières, Le scaphandre et le papillon ?

Albatur a écrit:

Moi j'ai pas peur d'avoir des cheveux blanc en étant vieux : ils sont déjà là !

41 ans et ... Pas de cheveux blancs, pas de rides !

En même temps, mes parents ont commencé à grisoner passé la soixantaine. Et si c'est génétique, alors je suis bien parti pour faire pareil.

De toute façon, je m'en fous. Le jour où ça commencera à blanchir, je prendrais cela comme le début de la sagesse.

De toute façon, dans mon esprit, j'ai toujours 20 ans... et j'ai un corps encore en parfait été de marche. J'entretiens la machine.

Cheveux et poils blancs dans la barbe depuis l'âge de 20 ans... M'en fous complètement.

Je suis un peu plus jeune que vous, alors la retraite... ça ne fait que 4 ans que je travail, pas le temps d'y penser. Je préférè mon concentrer sur le quotidien, j'ai plein de projets pour les années qui viennent. C'est un peu déprimant de penser à la retraite que l'on aura pas . même sans ^tre dans le cas de cdang, avec l’allongement les études et le report de l'âge de la retraite, on sera mort avant.

Je pense qu'il faut avoir bien vécu pour profiter de retraite et ne rien regretter, c'est pas à 65 ans que tu fait des projets. Ou alors il faut bosser comme un dingue, accumuler une fortune et prendre sa retraite à 50 ans en emmerdant le système

Le seul "bon" coté de la vieillesse, c'est la famille, voir les enfants, petits enfant arrière petits... tant que tu n'est pas trop vieux, il y a quand même quelques compensations à l'age.

Pour ma part, j'ai déjà quelques stigmates de l'âge. j'ai une bonne calvitie qui me viens directement de mon père.

Sinon aucun des plus âgés n'a fait de crise de la quarantaine ? C'est plus proche de vous

Pensez à prendre vos pilules avant d'aller vous coucher.

Voyageur Solitaire a écrit:

Cheveux et poils blancs dans la barbe depuis l'âge de 20 ans... M'en fous complètement.

Pareil et depuis le temps je suis habitué à ne plus avoir mes cheveux châtains...

Voyageur Solitaire a écrit:

Cheveux et poils blancs dans la barbe depuis l'âge de 20 ans... M'en fous complètement.

lol...idem...mais ça c'est de famille...mon père, ses frères, mes cousins, etc...pas mal de cheveux blancs sur la tête, moi y compris...


Sinon bon ben, l'avantage du corps humain, c'est que tu es libre de pousser le bouton sur Off n'importe quand...j'ai toujours dit que si un jour je devais finir dans un état pitoyable, je n'aurais aucun scrupule à en finir plutôt que de m'accrocher à la vie comme une moule sur son rocher...

Et puis si ça se trouve, c'est pas si mal que ça de l'autre côté en fait...

J'ai fait ma crise de la quarantaine en avance, vers 37/38 ans. Où vais-je, dans quel état j'erre ? Grande remise en question, l'envie de tout reprendre à zéro, nouveau départ et tout ça... Un peu comme les bonnes résolutions de début d'année qu'on tiendra jamais.
Et puis je suis revenu dans le moule, j'ai continué comme d'habitude avec mon petit confort. Aventurier dans ses avh et ses dessins le père VS, beaucoup moins dans la vie depuis quelques années... Quand je suis parti vivre aux USA, j'avais 20 ans, je vivais chez ma mère, je laissais rien derrière.
Aujourd'hui, j'en ai 42, une bonne situation, un bon salaire, ma petite vie... Donc on est moins tête brûlée.
C'est la vie, c'est la sagesse... Putain, c'est effrayant en fait !

lol, en vieillissant on à plus de responsabilités aussi.

Moi c'est l'inverse plus je vieillis plus je me lâche avec moins de retenue que par le passé. Quand j'étais jeune que j'avais 18/20 ans, j'observais, j'étais relativement sage, réservé, mal dans ma peau, période difficile et peu évidente. A cette époque j'osais peu, non mes 20 ans pour rien au monde je ne voudrais y retourner, je suis bien mieux maintenant.
Avec l'âge j'ai acquis de l'expérience de la confiance, qui m'a permis d'être plus sur de moi, d'être en accord avec mon corps et ses capacités. Je connais mes limites et c'est ce qui me permet des les franchir parfois dans certaines conditions et certains domaines. En fait je fais un peu le chemin inverse, plutôt calme et sage à 20 ans, et plus "rebelle" à l'approche de 40 ans.
Comme on dit la vie est courte c'est pour ça qu'il faut en profiter quand on le peu, c'est pas à 90 ans qu'on pourra le faire. Bien sur je n'ai pas d'enfants, donc pas d'obligation de ce type, ceci expliquant cela. Quand à la retraite je n'y pense pas, d'ailleurs je doute que j'en aurai.

C'est vrai que le fait de pas avoir d'enfants, ça m'a apporté une liberté incroyable et de ce côté là, absolument aucun regret. Certains me taxeront d'égoïsme, je m'en fout, j'assume.

Mes 20 ans ont été un peu étranges : j'ai rencontré une femme à 19 ans, de 14 ans mon aînée, un an après, on partait tous les deux aux USA pour y vivre et travailler... En partie pour échapper aux commentaires et pressions de notre entourage qui nous pourrissaient la vie par rapport à notre différence d'âge. J'étais le pauvre innocent naïf et elle la salope qui voulait se taper un petit jeune... On est resté 11 ans ensemble, comme quoi... On vous emmerde...
Donc à 20 ans, je me suis retrouvé à l'autre bout du monde, comme ça, d'un coup alors que je connaissais pas grand-chose de la vie. C'était effrayant quelque part, mais tellement fou, exaltant... J'ai voulu tout voir, tout connaître, voyager, découvrir... Et en même temps, la vie de couple, le travail, à un âge où d'habitude on va et vient, on "butine" et on est encore dans les études et chez ses parents...
Donc moi c'est l'inverse, ce n'est que récemment que je me suis posé, après des années assez folles.

Gorak a écrit:

Je n'ai qu'une seule crainte : être frappé d'alzheimer... ne plus avoir aucun souvenir, ne plus se rappeler de ses proches, de ses amis, vivre dans l'oubli total, ça doit vraiment être terrible !

Terrible pour les proches oui, les malades, je n'ai pas l'impression qu'il s'en rendent compte (sauf peut-être au début).

Alzheimer ou simplement la démence sénile (c'est pas pareil, deux manières différentes de perdre la boule), ça ne me paraît pas désagréable au fond, si ça permet de ne plus avoir peur de la mort. Par contre, faire subir ça à mes enfants, euh...

Les cheveux blancs ? Quelques uns, mais je n'ai qu'une seule ride, cet je suis assis dessus

Mon grand-père dont je parle plus haut a chopé un début d'Alzheimer vers la fin. Il reconnaissait encore ses proches, mais il faisait un effort visible pour ça et il lui arrivait de nommer ma mère par le prénom d'une de ses soeurs lors de ses visites.
Par contre, il n'avait plus aucune notion du temps, il vivait vraiment dans l'instant présent : il ne savait plus en quelle année on était, quel mois, jour ou saison, quel âge il avait... De ce côté là, tout repère temporel était aboli. C'était assez étrange... Notre vie est réglée, découpée en périodes, en tranches d'âge, en repères temporels. Chez lui, tout se mêlait en une seule unité de temps, tous ses souvenirs, les plus récents comme les plus anciens, se confondaient.

Albatur a écrit:

lol, en vieillissant on à plus de responsabilités aussi.

Et un peu plus de pognon aussi... j'ai bien dit : "un peu plus" mais c'est déjà ça de pris...

Sinon, l'avantage de vieillir, c'est que l'on est plus obligé, à chaque fois, de s'excuser pour tout. On a davantage de courage à dire les choses telles qu'elles sont et sans hypocrisie. Et aussi, on ne cherche plus... on sait qui on est, on sait où l'on va, on sait ce que l'on veut.

On tourne moins en rond quand on vieillit. On agit.

Tout à fait d'accord, pour moi la quarantaine a été une libération, un déclic. Je suis beaucoup plus direct, je prends moins de gants, moins de précautions. Peut-être parce que je commence à descendre la pente de l'autre côté et que je me dis qu'allez, hop ! On s'en fout, on va pas se prendre la tête.

Par contre, côté financier, aucune illusion : je mets de côté chaque mois pour ma retraite et ce depuis quelques temps maintenant. Il y a peu, j'ai fait un point avec ma banque. Quand j'ai vu ce que je donne chaque mois et ce que ça va me rapporter à la fin, j'ai failli demander qu'on me rende le fric, ça paiera mon prochain voyage et la retraite, on verra plus tard...

Ah moi j'ai fait le choix de la pierre : si je me retrouve avec rien à bouffer, au moins j'aurai un toit.