Histoire: Sans surprise, c'est la reprise du titre original.
Règles : Le système de combat est original et oulalahhh!! C'est dur les premières fois! Je m'y suis repris à huit fois (oui, vous avez bien lu, huit fois) avant d'éliminer cette saleté de Manticore. Il faut dire qu'avec 8 Points d'Endurance face aux 18 de cette charmante bestiole, j'étais déjà un peu sous pression. J'en avais déjà perdu un petit paquet en me frottant d'un peu trop près à un certain Letorve... L'avantage, c'est que l'on peut reprendre les combats pour essayer de minimiser ses pertes de Points d'Endurance.
Le système n'a plus rien à voir avec les lancers de dés; on doit glisser son personnage vers son adversaire pour donner une certaine puissance à son coup. Attention de ne pas tenter de tout donner au premier assaut! Sinon, à l'assaut suivant, vous êtes épuisé et à la merci d'une attaque bien sentie de l'adversaire. Si la différence entre votre impact et celle de votre adversaire est importante, le coup n'entrainera que la perte d'un petit point d'Endurance. Si, en revanche, la différence est minime, le coup est très grave (jusqu'à 4 Points d'Endurance). Cela rend les combats très réalistes et vivants.
Les sorts à jeter, c'est quelque chose. Déjà, il faut tout réapprendre car ils sont en anglais (mis à part JIG ou ZED, il n'y en a pas beaucoup qui soient transparents en français). Ou alors, on sort de l'aventure pour consulter le Spellbook: pas très réaliste. Quand on lance un sort, on est projeté vers l'espace où des lettres tournoient: il n'y a plus qu'à composer le code et c'est parti! La musique qui accompagne cet épisode est très sympa!
Jouabilité: Excellente. On dispose d'une liberté de mouvement plus grande que dans le bouquin.
Illustrations: Classiques; ce sont les reprises des sublimes planches de John Blanche. Inkle a eu la bonne idée de ne pas inventer de version colorisée comme Tin Man Games. Grand bien leur en a pris, un vrai respect pour le travail de l'auteur.
La carte ne représente plus le Kalkhabad dans son intégralité, mais uniquement les collines du Shamutanti, dans une version couleur avec un rendu 3D du plus bel effet; un vrai bonheur qui apporte un plus à l'immersion. On voit littéralement son personnage se promener dans le paysage.
Difficultés: Le fait d'être dans un système numérique permet également de redécouvrir le livre comme si c'était une première lecture. Je m'explique: quand on a l'habitude de la version papier, on connait plus ou moins la suite des numéros de paragraphes les plus efficaces et on se laisse guider. Ici, ce n'est plus le cas et... j'ai loupé plusieurs passages que j'aime bien (ya plus qu'à le refaire!!), même si j'ai trouvé Alianna et que j'ai récupéré son super-brassard-de-la-mort-qui-tue; Jann toujours aussi agaçant à nous tourner autour...
Ambiance: immersive à souhait, un régal!
Bande-son: La bande-son est de qualité, certains diront que c'est basique, mais je pense simplement qu'elle est efficace. Sincèrement, quand on s'engage sur le sentier juste après la porte de Cantopani, que le texte précise qu'on entend le croassement de quelques oiseaux et qu'on entend justement les corbeaux, bah c'est immersif... Pareil, quand on entre dans la taverne, que le texte précise que les voix se taisent au fur et à mesure et que la bande-son suit, c'est efficace, pas la peine d'en faire des tonnes!
Style: C'est le texte de Steve Jackson (en VO!!), mais les ajouts de textes sont fidèles à sa plume. A noter que le texte est interactif dans le sens où les actions que vous exercez ont une incidence sur le texte ou les choix proposés. Exemple: lorsqu'on arrive à l'auberge de Glandragor à Dumphus, on n'a pas la possibilité de lui donner sa hache si on ne l'a pas trouvée au préalable (ce qui semble logique...)
Faits marquants: On retrouve la même trame que dans le livre original, mais avec quelques subtiles différences
- Spoiler:
quand vous allez chez Alianna, vous n'êtes pas forcé de combattre un Golem si vous vous montrez gentil avec la dame! Autre exemple, à Dumphus, il vous est possible de prendre un travail si vous êtes un peu à court d'argent, possibilité qui n'existe pas dans la version papier
Bilan:Inkle dépoussière le mythe... et il le fait bien. Même si, dans cet opus, les changements sont encore limités (contrairement aux autres tomes, comme on le verra), la sauce prend car tous les ingrédients amènent à une redécouverte d'un classique des LDVELH: gestion des combats et des sortilèges, bande-son, carte et illustrations, interactivité... Une réussite déjà, mais vous n'êtes pas au bout de vos surprises!