Nombre de messages : 2145 Date d'inscription : 28/07/2013
Sujet: Re: 11- Le talisman de la mort Dim 17 Sep 2017 - 18:18
L'envie de faire Retour à Griseguilde de l'ami VS m'a incité à faire d'abord le Talisman de la Mort. Ce DF de Jamie Thomson et Mark Smith présente la particularité de ne pas se dérouler sur Titan bien qu'étant médiéval fantastique. C'est le principal reproche que j'ai à lui faire car j'ai pris goût à cet univers de Titan et voir des noms de personnages ou de lieux connus au fil des livres est toujours un plaisir.
Passé cette petite déception, on se retrouve très vite plongé dans une aventure palpitante. Les rencontres avec les PNJ sont très riches, la ville de Griseguilde est bien développée et les passages en extérieur sont assez réussis également.
La difficulté est tout à fait correcte, à condition de ne pas démarrer trop bas en Habileté (le projet Dfix est là pour s'en assurer), avec notamment peu d'objets à trouver.
Les illustrations de Bob Harvey sont dans la moyenne de celles des DF et ont l'avantage de représenter bon nombre de PNJ, par contre j'aurais bien aimé voir la cité de Griseguilde.
Très bonne idée de gameplay que les points de sauvegarde, qui rendent les relectures bien plus agréables.
La réputation de ce DF n'est donc pas ursurpée, ce n'est pas mon préféré pour autant mais sa lecture est très agréable.
les + : très bonne jouabilité points de sauvegarde les PNJ bon background
les - : pas Titan
nombre de tentatives pour le finir : 5 difficulté : 65% note : 16/20
Vesper Maître d'armes
Nombre de messages : 1107 Age : 45 Localisation : Port aux Crabes Profession : Capitaine Fracasse Loisirs : Lecture, musique Date d'inscription : 01/01/2018
Sujet: Re: 11- Le talisman de la mort Mer 18 Juil 2018 - 10:25
Le Talisman de la Mort Talisman of Death Défis Fantastiques n°11 Jamie Thomson & Mark Smith 1985
D'emblée la chose la plus frappante est l'excellente couverture de Bob Harvey qui a marqué les esprits de nos jeunes années: ce cavalier spectral, digne de Tolkien, qui brandit sa faux et le Talisman entre ses griffes et derrière, ce ciel témoin de la fin du monde, qui ne manquera pas d'arriver après la victoire du culte de la mort.
L'histoire décrite est très originale: vous êtes dans le monde d'Orbus, très différent de celui du Titan original, canon de la fantasy de tous les DF plus classiques.
A ce titre, l'introduction est certainement la plus belle et la plus originale jamais écrite dans un DF. Votre personnage est présent pour rééquilibrer la balance en faveur du bien qui, ces derniers temps, penche dangereusement en faveur du mal. La messagère vous envoie donc régler ce problème en vous envoyant sur Terre dans l'armure d'un aventurier chevronné.
Après avoir atterri dans l'Abysse et rencontré la Dame de Mailles et son groupe dans une situation plus que désespérée, vous apprenez l'existence du fameux Talisman de la Mort, recherché par le Roi sans Chair et ses séides maléfiques.
La touche la plus intéressante de ce livre est qu'il réussit à rendre tout ce petit monde parfaitement cohérent, tant au niveau des personnages que des situations rencontrées et, même des religions en présence. A ce titre, l'univers est moins manichéen qu'il n'y paraît.
Rien de plus amusant que d'essayer de recruter des voleurs au Dragon Rouge et de partir avec eux à la recherche du Talisman dans le Temple de Kyrinla la Cruelle et affronter sa grande prêtresse (Fauconna) ou d'affronter une expérience monstrueuse dans un laboratoire (le Vivisect), d'acheter des babioles magiques chez le mago du coin (bonjour l'arnaque!), d'affronter un couple de voleurs aguerris (Tyutchev et Cassandra, personnages célèbres de la série La Voie du Tigre), voler à dos de Griffon...
L'aventure est étonnamment longue et riche en rebondissements pour 400 paragraphes mais les possibilités sont assez étendues: rien qu'en ville, il est possible de choisir son chemin et de faire pas mal de choses.
Les pnj sont nombreux et bien écrits (Wodeman et Crinière de Neige, Lilantha, Fauconna, Le Balafré, Tyutchev et Cassandra, Apothicus) et même les ennemis sont réussis (émissaires/laquais de la mort, l'esprit de Fauconna et la rencontre finale avec le Dragon rouge, à gérer avec doigté pour s'en sortir).
J'ai fait l'aventure avec H9-E18-C9 et c'était plutôt chaud par moment; heureusement qu'il existe un certain nombre d'objets magiques +1H pour triompher sans trop de casse. J'ai dénombré aussi deux-trois tests de chance fatals bien gênants qui gâchent légèrement le plaisir de jouer, même si dans l'ensemble tout se tient.
La seule chose qui m'a gêné c'est la passage avec les dinosaures dont on ne sait pas ce qu'ils fichent là (passage heureusement optionnel), et l'espèce de labyrinthe dans les cavernes à la fin qui mène au boss (sans la lance et le bouclier, point de victoire!).
Il manque quelques illustrations intérieures dans la vf, Gallimard aurait dû les joindre aux rééditions plus récentes, mais bon...
Au final, Le Talisman est un très bon ldvelh (et un bon bouquin de fantasy tout court) à l'histoire classique mais bien développée dans un univers très riche qui aurait demandé une suite dans cet univers (je me permets de citer les dernières lignes illustrant la chose: ''Qui sait? disent-ils, peut-être aurons-nous un jour à nouveau besoin de vous?'').
Bref, un indispensable dans votre bibliothèque de DF.
Je lui attribue un excellent 17.
P.S: Maintenant, il existe Retour à Griseguilde, donc je peux me replonger dans le monde d'Orbus. Merci VS!
ANILIL21 Maître d'armes
Nombre de messages : 566 Age : 28 Date d'inscription : 08/03/2012
Sujet: Re: 11- Le talisman de la mort Ven 14 Juin 2019 - 21:20
LES +
- Histoire prenante - Univers très sympa - De superbes illustrations - Une ambiance réussie - Grande variété d'ennemis - Les personnages secondaires qu'ils soient alliés ou ennemis - La ville de Griseguilde - Pas mal de moments forts - Incarner un personnage venant du monde réel - Pas de combats impossibles - Pas d'énigmes à résoudre ou de paragraphe secret à trouver absolument - Seulement deux objets et une formule sont obligatoires et ils ne sont pas dur à obtenir - Ce n'est pas un one true path pur et dur - L'idée de mettre des checkpoints
LES -
- Le pitch de base rappelle trop " Le Seigneur des Anneaux ". - Les parties hors de Griseguilde sont moins bien écrites et moins palpitantes - Un seul lieu marquant (Griseguilde) - La structure de l'histoire,en trois parties,aurait pu être plus inspirée. - Les checkpoints qui te renvoient au début du livre et des fois t'as le droit de revenir au checkpoint et des fois non. - Des morceaux de one true path durant lesquels tu es obligé de rencontrer tel personnage ou tel groupe sinon tu es mort. - Certaines morts un peu injustes. - Pour certains antagonistes on se demande ce qu'ils vont bien pouvoir faire du Talisman,de plus ça ne les effraient pas d’être traquer par les agents de la mort et de risquer de provoquer la destruction de leur monde ? - Les pouvoirs du Talisman sont sous exploités.
Note : 15/20
Numero 12 Fantassin
Nombre de messages : 63 Age : 33 Localisation : Bloumécia, la Cité de l'éternelle pluie Date d'inscription : 12/01/2019
Sujet: Re: 11- Le talisman de la mort Sam 4 Jan 2020 - 17:54
"Neuf Anneaux pour les Hommes Mortels destinés au trépas, Un Anneau pour les gouverner tous. Un Anneau pour les trouver. Un Anneau pour les amener tous et dans les ténèbres les lier."
Pour ce onzième volume, Le Talisman de la Mort pourrait s'inscrire comme un spin-off ou encore un cousin éloigné de la trilogie du Seigneur des Anneaux. Bien évidemment, à plusieurs détails près. Un Nazgul semble s'être affranchi de l'emprise de Sauron et convoite à la place de l'Anneau le fameux talisman de la mort. Le monde va sombrer dans les ténèbres si jamais personne ne réagit.
Bon, ce livre est réussi. J'ai aimé. L'histoire marche, l'univers me parle (ça fait pas de mal de changer de monde littéralement) et l'ambiance est vraiment prenante. C'est riche en PNJ vraiment intéressants (même si dans l'ensemble c'est relativement des bourrins) La difficulté est plutôt bien dosée, son rapport de jouabilité/faisabilité me semble satisfaisant. Le bestiaire part peut-être un peu trop dans tous les sens, parfois on ne comprend pas très bien pourquoi on rencontre certaines créatures. Et j'ai sûrement davantage préféré les deux premiers tiers du livre. Son début et son milieu me semblent nettement bien plus épiques que son épilogue. Et autre chose que j'ai trouvé super, des points de sauvegarde. Quelle merveilleuse idée! Si Le Talisman de la Mort était un jeu-vidéo sorti sur Super Nes, je l'aurais acheté sans hésiter.**j'aurais demandé à mon grand frère de demander à mes parents.
Dans l'ensemble, ce livre a tout pour plaire.
NOTE: 15/20
Damohl Bouche du Néant - Fils du Vide
Nombre de messages : 1062 Age : 49 Localisation : Mont de l'Etoile Profession : Enseignant Loisirs : Lecture, écriture, théâtre, jogging Date d'inscription : 19/12/2005
Sujet: Re: 11- Le talisman de la mort Ven 5 Juin 2020 - 11:39
J’ai profité du confinement finissant pour me replonger (entre autres) dans cet opus généralement fort apprécié par les membres du forum.
Nous jouons ici le rôle d’un Terrien, mystérieusement téléporté dans le monde d’Orbus par des divinités inconnues (du moins au début) qui pour leur part nous désignent comme le « Champion du Destin ». Nous désirons revenir chez nous, et cela tombe bien, car dès le début de l’aventure, un groupe de Croisés semblant issus d’un jeu de rôle médiéval-fantastique standard (une Guerrière, un Paladin, un Mage, un Prêtre) nous confie le Talisman de la Mort, dont dépend le destin de cet univers (il permettrait au Dieu de la Mort d’y détruire tout vie) avec pour tâche de le ramener sur notre planète, afin de le mettre hors de portée des méchants.
A rebours de trop nombreux Défis fantastiques, l’univers, très fouillé, bénéficie de descriptions immersives, nous renseignant aussi bien sur sa nature que sur son passé. L’introduction nous donne à voir ce monde dans son ensemble, sous la forme d’une carte animée, comme la perspective en surplomb d’un jeu vidéo, dans laquelle nous sommes inexorablement aspiré. Et dans le paragraphe final, comme en écho au prologue, avant de le quitter, on l’embrasse du regard du haut de la montagne pour s’en émerveiller une dernière fois.
L’intrigue participe également de cette symétrie : elle se compose de deux courses poursuites dans des lieux sauvages et composites (landes, forêts, jungles, collines, montagnes, etc.) peuplés d’un bestiaire original et également bigarré (du classique avec les Orques et les Elfes Noirs, du mythologique avec le Griffon, de l’oriental avec l’oiseau Rock, du préhistorique avec le Tricératops, etc.) s’articulant avant et après un séjour à Griseguilde, qui constitue le point d’orgue de notre quête.
Une ville étrange, déchirée par des factions rivales (comme une certaine Irsmun), où le savoir côtoie la violence, où les scientifiques cohabitent avec les assassins, où les bibliothèques avoisinent les lieux de débauche, où coexistent culte et culture. Une cité nantie d’une histoire et d’intrigues, où s’exacerbent la science et la magie sous les formes les plus diverses, où les temples s’ornent aussi bien de florissants jardins suspendus que de sinistres gargouilles en forme de chauves-souris, et sur laquelle nous apprendront toujours davantage au cours de nos relectures.
Les PNJ ne sont pas en reste, adjuvants comme opposants, bien campés et nantis de motivations personnelles, on sait très bien pourquoi ils nous agressent (ou nous aident). Le monde d’Orbus s’y esquisse, avec ses cités-Etats, son panthéon, ses différents clergés, sectes, religions. Le sens du détail, des références croisées donnant au background épaisseur et cohérence (marque de fabrique du duo Smith et Thomson) est relativement poussé, puisque, pour mentionner un exemple non encore cité dans les critiques précédentes, on peut savourer un filet de paon mariné à « l’Essence de Gaye », liqueur dont semble raffoler un client du Dragon Rouge.
Un avant-goût (ou une réminiscence) pour le lecteur (futur ou accompli) de La Voie du Tigre, issu des mêmes auteurs, représenté par le même illustrateur, et qui se déroule dans le même monde. Dans Le Talisman de la Mort, apparaissent certains personnages connus ou à connaître (citons évidemment Tyutchev, Cassandra et Thaum, mentionnons également un Moine de la Mante Ecarlate, ordre ennemi juré des adeptes de Kwon). L’amusante allusion du paragraphe 196 : « Vous vous demandez si vous aurez l’occasion de jamais visiter Malédic-sur-Sion ou les Tours de l’Augure » s’appréhende ainsi comme une mise en bouche (ou une résurgence), car nous pourrons (ou avons pu) nous rendre dans ces villes dans le rôle du Ninja. (Sans compter que les lieux traversés dans ce Défi fantastique apparaissent sur les cartes au début de chaque volume de La Voie du Tigre.)
Et pour ma part, quel frisson que de retrouver mon avatar trônant au cœur d’une caverne.^^
Le rythme est palpitant, on ressent bien ce sentiment de traque perpétuelle, et durant notre périple, nous ne connaissons guère de répit, « sous des cieux gris et oppressants ». Bien des créatures maléfiques, connaissant mystérieusement notre quête, nous assaillent, même au beau milieu de la cité, pour nous arracher ce Talisman, qu’importe si nous ne le possédons plus !
Les scènes marquantes abondent, et je ne peux toutes les citer, mais la recherche de la Guilde des Voleurs, l’infiltration dans le temple de Kyrinla, l’apparition en rêve de l’esprit de Fauconna, la course poursuite sur la lande sauvage avec ces Spectres de la Mort montés sur des chevaux noirs, que l’on voit auparavant apparaître dans le temple de la Mort et qui évoquent les Nazgûls de Tolkien, s’avèrent palpitantes et lourdes de tensions.
A noter qu’au niveau du jeu, notre tâche est facilitée par un procédé dont je n’ai me semble-t-il jamais trouvé d’équivalent dans d’autres LDVELH : certaines morts (pas toutes évidemment) ne conduisent pas à un PFA, mais voient nos divinités commanditaires nous ressusciter et nous permettre de reprendre l’aventure en amont (au bord de l’Abyme ou à la sortie de Griseguilde), à la manière des sauvegardes de jeux vidéo.
La conclusion en elle-même nous offre en cadeau un renseignement appréciable, qui participe également de l’harmonie de l’ensemble.
Spoiler:
En reprenant conscience dans un site circulaire mégalithique ressemblant à Stonehenge, nous apprenons les noms de nos destinateurs : le Temps et la Destinée.
La boucle se boucle.
Toutefois, malgré l’emballement que ce Défi fantastique atypique m’a suscité, et bien qu’il soit adulé par la communauté, je ne crie pas non plus au chef-d’œuvre. Sous certains aspects, il souffre en effet de travers bien « livingstoniens ».
D’abord, et je m’inscris en faux contre d’autres critiques, il s’apparente à un OTP : certaines rencontres sont indispensables pour terminer l’aventure.
Spoiler:
Ainsi, il est impossible de quitter Griseguilde si l’on n’a pas reçu l’aide de Lillantha (qui ne s’acquiert que si l’on a rencontré le druide Wodeman) ou d’Apothécus. De même, on ne peut vaincre le Dragon sans avoir sympathisé avec les Hommes-Pourceaux.
Ensuite, ce parcours idéal comporte des items sans lesquels, si on joue loyalement, il s’avère statistiquement presque impossible de venir à bout de certains adversaires. (On parlera d’« OTP technique ».) C’est le principe, que j’ai trop souvent déploré, du « chemin semé de roses », hors duquel point de salut.
Spoiler:
Par exemple, ce n’est qu’en répondant à l’invitation d’Apothécus qu’on peut obtenir le Parchemin de Douleur, qui laisse une chance de défaire Fauconna. Et sans la lance trouvée dans le temple du Dieu Néant, abattre le dragon devient très aléatoire. Ce travers caractérise d’ailleurs également La Voie du Tigre, dont les quatre premiers volumes peuvent se résumer à un OTP déguisé pour cumuler les bonus permettant de gagner contre Honoric dans le cinquième.
Enfin, et ce point s’est vu longuement débattu, si l’on s’en tient strictement aux règles, qui empêchent de dépasser le montant initial d’Habileté, les combats souffrent d’un sérieux déséquilibre, puisqu’on doit inévitablement affronter deux ennemis nantis d’une Habileté de 12. Autrement dit, impossible de s’en sortir sans des caractéristiques de base quasiment maximales.
Ceci dit, je rejoins l’opinion d’autres forumeurs, notamment celle de Nato. On peut partir du principe que les auteurs ont mal relu ou mal appliqué les règles (ou que Gallimard a négligé de les paramétrer selon les opus), et que (tout comme il est possible de recourir aux Provisions à notre guise, et non sur ordre, comme le prétend fallacieusement la VF), les armes magiques que l’on peut trouver (sur le « chemin idéal » il est vrai) n’augmentent non pas notre Habileté, mais notre Force d’Attaque (notions souvent confondues par les auteurs, au détriment de la jouabilité, comme l’a judicieusement déploré Vik).
Voilà qui change tout et, en cumulant ces artefacts, l’aventure devient abordable avec des caractéristiques faibles (je m’en suis sorti avec un 7/14/7 et un peu de chance aux dés, sachant l’existence de deux épreuves d’Habileté quasiment létales en fin de volume), voire en déviant quelque peu de l’algorithme idéal (avec des caractéristiques strictement moyennes, 9/18/9, je l’ai réussie en me passant de l’aide d’Apothécus).
Ce sont ces défauts, passablement récurrents dans les LDVELH de cette génération, qui m’invitent actuellement à préférer les AVH « 2.0 » (celles d’Outremer par exemple), qui souvent proposent des solutions alternatives encourageant la relecture, et réduisent la dimension aléatoire des combats.
Autrement dit, pourquoi ne tenterai-je pas maintenant la suite imaginée par Voyageur Solitaire ?
17/20
Dagonides aime ce message
Angoissé Guerrier
Nombre de messages : 87 Age : 20 Localisation : Le Sud. Le Nord commence à Perpignan btw Profession : Étudiant Loisirs : LDVELH, jeux vidéos, bouquins divers, mes amis, troller sur Internet (en particulier le forum 18 25) Date d'inscription : 22/06/2021
Sujet: Re: 11- Le talisman de la mort Jeu 8 Juil 2021 - 3:11
Le Talisman de la Mort, onzième Défis Fantastiques, est l'œuvre du duo Mark Smith et Jamie Thompson et présente la particularité de se dérouler dans un autre monde, celui d'Orbus. Le scénario rappelle fortement le Seigneur des Anneaux : le lecteur-joueur doit ramener dans notre monde le talisman du même nom, objet terriblement dangereux qui, si il tombait par malheur entre les mains du Roi Sans Chair, signait alors la fin du monde. L'intro donne déjà le ton : elle est très réussie, sombre et nous plonge immédiatement dans l'ambiance.
La première partie se tient dans un cadre champêtre et bucolique, au cours du voyage qui nous mènera jusqu'à la ville. Je n'ai pas particulièrement ressenti la sensation d'être traqué par les serviteurs du Malin (excepté peut-être à un ou deux moments) mais cette partie reste très sympathique. Les descriptions sont riches et on se sent dépaysé par ces plaines et ces bois qui semblent ne jamais se finir.
La deuxième partie se déroule dans la ville de Griseguilde, ville merveilleuse ou se côtoient les intellectuels et les voyous, les riches marchands et les malfrats, les guerriers et les sorciers. L'ambiance est très prenante et on est totalement immergé dans cette cité mystérieuse et enchanteresse. La non-linéarité permet une exploration très poussée au fil des relectures.
Les moments marquants sont légions : la rencontre avec l'émissaire de la mort, la perte du talisman, le copinage avec les crapules de la Guilde des Voleurs, le cambriolage du temple, le duel avec Fauconna, la baston avec Tyutchev et Cassandra, entre autres. Les PNJ sont nombreux et très développés, on a vraiment la sensation que Griseguilde a une vie propre et qu'on ne fait qu'y interférer. Les sbires du Roi Sans Chair nous harcèlent et nous traquent continuellement pour récupérer ce fichu talisman (et il n'y a pas que eux).
La troisième et dernière partie de l'aventure se tient hors de la ville, où l'on marche vers le Mont de l'Etoile pour prendre la porte qui nous permettra de rejoindre notre monde. L'ambiance est toujours au rendez-vous, plus que jamais, on a la sensation de devoir se dépêcher, alors que paradoxalement notre quête touche à sa fin. La confrontation avec le fantôme de Fauconna est l'une des scènes les plus marquantes tous ldvelh confondus, et les souterrains de la montagne recèle bien des surprises. Mais que diable fait-donc une statue représentant une déité aussi monstrueuse dans cette grotte ? On ne nous fournit aucune explication, et dans un DF plus classique cela pourrait poser problème mais puisque on ne fait que passer dans un monde inconnu, cela ne fait que rajouter à l'aura de mystère qui entoure ce lieu.
Le final avec le dragon, bête aussi fourbe que puissante, est la aussi très bien amené (la bête n'est finalement qu'un bête gardien, mais on se laisserait presque séduire par ses belles paroles).
En bref, un livre formidable, prenant, enchanteur même. Dans mon top 5 des Livre dont vous êtes le héros, un incontournable.
Originalité/cohérence du scénario : 2/2 Qualité des PNJ : 2/2 Ambiance : 4/4 Pertinence/variété du bestiaire : 1/2 Moments marquants : 3/3 Illustrations/couverture : 2/2 Jouabilité : 5/5
Note : 19/20
Dernière édition par Angoissé le Sam 11 Mar 2023 - 1:25, édité 5 fois
Eporedorix Chevalier
Nombre de messages : 213 Age : 51 Localisation : Hill Valley Profession : Informaticien Loisirs : Hellfest ; Hellfest ; Hellfest Date d'inscription : 22/03/2021
Sujet: Re: 11- Le talisman de la mort Dim 19 Déc 2021 - 11:30
"Le Talisman de la Mort" aurait pu avoir comme sous-titre "Mr. Soucolline fait du ski". Pourquoi cette accroche nulle ? Car effectivement, quelques éléments du livre rappellent la quête de l'Anneau : Le Talisman est le Précieux ; Les Laquais sont les Esprits Servants ; Le Haut Plateau est la Montagne du Destin. Mais bon, la comparaison s'arrête là, et je considère cela comme des clins d'œil des auteurs plutôt que comme une véritable base d'inspiration. Car tout le reste est quand très éloigné du monde de Tolkien, voire même à contre-courant. Par exemple, autant Frodon ne se sépare jamais de l'anneau, autant ici la perte du Talisman est la base du livre. Quant au ski, ça m'est venu à l'esprit lorsque j'ai réalisé que le livre est construit un peu comme "La Sorcière des Neiges", en 3 parties avec une première partie assez courte en forme d'introduction, une partie centrale bien consistante avec le "Boss du Milieu" qui remplace le "Boss de Fin" (Fauconna Vs La Sorcière), puis une quête finale en solitaire permettant d'atteindre l'objectif et de boucler l'histoire.
Et l'histoire dans tout ça ? Je dirais classique mais efficace. Encore une fois il faut sauver le monde (mais pas la Terre, ça c'est le taf de Bruce Willis), encore une fois il faut tout faire soi-même (mais quand même avec l'aide de quelques alliés), et encore une fois faut pas être trop à cheval sur sa morale. C'est le deuxième livre que je fais des mêmes auteurs. Dans la Voie du Tigre Tome 1, il faut laisser un jeune homme mourir pour éviter un échec, ici il faut laisser un assassinat se faire pour réussir le vol du Talisman (en tout cas dans mon parcours), je serais psy je me pencherais volontiers sur l'enfance des auteurs...
Globalement le livre est bon. Les moments forts sont bien sur la visite de Griseguilde et le vol du Talisman. Quelques innovations sont également présentes : Le fait de posséder le Talisman dès le début, puis de le perdre. Les PNJ qui nous suivent pendant l'aventure et qui rendent l'histoire moins séquentielle. Et enfin les réincarnations qui permettent de reprendre l'aventure sans tout se retaper. Mais pour moi, une des plus grosses spécificités du livre, c'est l'importance des PNJ féminins. Pour le coup, c'est très novateur pour l'époque, et c'est le premier LDVELH (sur environ 25 depuis que j'en refais) qui me marque autant de ce point de vue. A quand "UN LIVRE DONT VOUS ETES L'HEROINE' ?
Mais le livre possède quand même quelques faiblesses. La première d'entre elle : C'EST QUOI CES NOMS DE RUES ? Est-ce un effet de la traduction ? En tout cas, "Rue du Magasin", pour un monde magique et onirique rempli de morts-vivants, je dis non ! A la rigueur, pour courir aller chercher ses clopes à 18h59 en plein hiver dans les rues de Bouzolles par temps de brouillard, pourquoi pas, mais là ça va pas. Ça peut sembler être un détail, mais chez moi, ça a quelque peu rompu le charme. J'ai également moins accroché, dans la troisième partie, sur les animaux préhistoriques. On pourrait presque penser que cette partie a été écrite le lendemain de l'avant-première de Jurassic Park, mais non, le film étant sorti presque dix ans plus tard.
Un petit mot sur la difficulté du livre : C'est bien dosé, on peut récupérer pas mal de END et de CHA tout le long du trajet. Attention toutefois aux "Suceurs d'Habileté" dans Griseguilde. L'habileté justement : Vaut mieux partir avec au moins 10 en HAB, Fauconna et le Dragon Rouge étant assez costauds de ce point de vue. Et enfin, il y a une vraie tentative de dissocier l' HAB de la FA. Ce n’est pas encore tout à fait abouti, mais l'effort est là, bravo les gars.
Deux mots pour finir : Les règles ? Aucune innovation de ce côté-là, c'est du grand classique DF, Thomson & Smith ont bien appris leur leçon. Les illustrations ? La couverture de la V1 est magnifique, les illustrations intérieures sont moins à mon gout.
En conclusion, c'est un bon DF, qui mérite d'être joué. Il mérite donc un bon 14/20.
EPO.
Dagonides aime ce message
jbossu Fantassin
Nombre de messages : 49 Age : 48 Localisation : Aube Loisirs : Metal, Jeux Vidéo, voyages Date d'inscription : 16/08/2022
Sujet: Re: 11- Le talisman de la mort Mar 2 Jan 2024 - 0:17
Alors là ! C'est du lourd...
Une aventure à faire absolument, on ne s'ennuie pas du tout du début à la fin. La base de cette aventure est un ersatz du Seigneur des Anneaux de Tolkien mais le bouquin est hyper bien écrit !
L'histoire se décompose en trois parties :
En allant à la cité de Griseguide
La cité de Griseguide
En allant au Mont de l'Etoile
C'est une aventure non linéaire et non OTP même si dans la troisième partie, il n'y a qu'un seul chemin pour aller vers la victoire. En effet, un objet est indispensable pour terminer l'aventure et un unique chemin permet d'y accéder.
Spoiler:
gourde contenant de la Gomme d'Ambre
Mais cette partie n'est pas très longue et se refait bien. De plus, nous ne sommes pas obligés de recommencer le livre si l'on perd dans cette partie, on recommence à la sortie de Griseguilde soit la fin de la partie 2.
Je trouve vraiment que l'atmosphère de la ville est bien présente et qu'il y a moult possibilités de sortir de cette ville vivant de façon plus ou moins facile (ou dure) en fonction des choix réalisés.
La difficulté et les combats sont bien équilibrés.
A noter un passage que j'ai trouvé assez dur en direction du Mont de l'Etoile, c'est les combats coup sur coup contre le Griffon, puis le Ptéranodon, puis le Triceratops et enfin un Tyrannosaure. Ils sont assez costauds à battre !
Pour moi ce livre vaut bien 18/20.
Franchement, un LDVELH à posséder et à lire, bien sûr