Sherlock Holmes - 3 - La Main Rouge

Ce livre détone par rapport aux autres : pas de pistes, ni de bibliothèque, ni de relations ou de compétences spéciales. On en reste aux bonnes vieilles caractéristiques, agrémentées d'un total de points de perspicacité qui augmentent ou diminuent suivant l'intelligence de nos décisions. Ce total ne sert qu'à une chose : savoir si on pourra achever l'enquête seul, ou si Sherlock Holmes devra nous venir en aide. Mais cela n'a pas vraiment de conséquence : c'est surtout une motivation pour la relecture.

L'enquête en elle-même passe au second plan : l'ambiance est beaucoup plus polar. On plonge dedans dès le début, où nous allons voir le cadavre de notre ami Rapideau, au pied de la Tour Eiffel. Pas la peine de chercher longtemps le coupable : il est sur le balcon du 1er étage de la Tour ! Et il est si discret qu'il nous saute dessus avant même qu'on ait commencé à enquêter. Le seul renseignement qu'il donnera sera le nom de son organisation : la Main Rouge. Et nous voilà en train d'enquêter dans les sociétés secrètes du Paris du début du XXe, qui se terrent dans les catacombes, s'échangent des messages secrets à l'Opéra, infiltrent les forces de l'ordre et les organisations criminelles.

Le décor est très bien rendu, entre les militants anarchistes, les bourgeois, les authentiques Zonards et les nationalistes balkaniques. On peut y croiser Rouletabille, Gaston Leroux (!) et même Louis Blériot.
On se sent en insécurité permanente. L'aventure progresse vite, il y très peu de fausses pistes, et plusieurs chemins pour obtenir les informations sur le complot en préparation. Le rythme est trépidant : nous poursuivons les criminels, mais la police est sur nos talons. Par arrivisme nous refusons de partager nos informations, ce qui nous ferait perdre l'opportunité de l'enquête. Dès lors, impossible de perdre le moindre combat, ou d'être blessé trop gravement : perdre connaissance aboutit invariablement à un PFA.

Notre personnage, qui parle avec un vocabulaire très littéraire, est assez bien agencé : il est dans l'ambiance tout en étant subtilement décalé. Nous avons choisi au début dans quel journal il travaille, ce qui influe habilement sur le physique (magazine sportif → bonus en capacité physique) et peut fournir des avantages dans certains cas (quotidien politique → appel au préfet).

La narration ne manque pas d'humour : si notre personnage s'égare dans un cimetière pour chien, le PFA nous apprend qu'il finit rédacteur de l'Écho des Chenils

Au final, fausse enquête, vraie aventure, dans un superbe décor, et avec une très bonne ambiance. À découvrir.

Note : 17/20

Les critiques précedentes ont tout dit sur cette aventure à part sa brièveté.

J'ai peut être eu beaucoup de chance dans mon enquête en sautant les fausses pistes pour arriver directement au soir du 3eme jour. Dès lors il s'agit d'un enchainement de scènes d'actions très rythmées. Bilan, l'aventure est bouclée du 1er coup en 1 heure (dont une bonne partie sur les mini jeux).

J'ai bien apprécié les mini jeux pour trouver les indices et l'ambiance très parisienne de la belle époque (dur dur pour un provincial de connaitre la bonne ligne de métro). J'ai moins aimé le changement de règles par rapport aux deux premiers volumes de la série.

Ces deux aspects me font penser que ce livre n'a peut être pas été écrit pour la collection "Sherlock Holmes" à la base mais plutôt pour celle de "Histoires à jouer" et que le système de perspicacité et les apparitions de Sherlock ont été ajoutés à une aventure déjà écrite en grande partie.

13 car j'aurais aimé une partie enquete un peu plus developpée.

Lu en quelques heures (c'est un livre-jeu relativement rapide) dans l'édition Posidonia de 2018 reçue en cadeau dans un soirée de jeu de rôles au FIJ Cannes (sympa de la part des organisateurs. Le texte original est de 1988, signé par Joël Augros et Patrick Gervais, l'un est spécialiste de cinéma US et l'autre de certains pans de l'histoire de Paris.

Une petite enquête sympa, où on incarna Fandar (un patronyme qui donne envie de faire des jeux de mots, et oui, c'est un clin d'oeil à Fantomas), un journaliste du Temps, de L'Auto ou du Petit Journal, au choix. Qu'est-ce que ça change, me direz-vous ? Ben ça change vos caractéristiques spéciales ! Les relations et les puissantes archives du Temps, le côté sportif et débrouillard qu'on suppose aux journalistes de L'Auto... Bonne trouvaille, de gameplay, ça.


Notre journaliste Fandar se retrouve croiser Sherlock Holmes par le plus grand des hasards dans un bistrot parisien. L'illustre détective n'accordera d'interview que si le journaliste fait ses preuves lors d'une enquête. Et, ça tombe bien, il s'en présente une !

Pour élucider la mort d'un confrère journaliste, nous voilà parti sur les traces d'une conspiration à travers le tout-Paris, de ses hôpitaux mal fréquentés à ses cimetières qui ne le sont guère moins, en passant par ses musées et ses banlieues anarchistes. On croit reconnaitre, ici et là, des références bien trouvées au Fantôme de l'Opéra (on croise d'ailleurs son auteur, le journaliste et écrivain Gaston Leroux), aux réunions secrètes de sectes à la façon de la littérature complotiste/antimaçonnique de la Belle-Epoque*

Plusieurs petits jeux ponctuent l'histoire, qui se jouent souvent aux dés. Par exemple, une course-poursuite entre un taxi et un métro, qui se joue comme une course de petits chevaux, avec un dé et des cases. Un partie de cartes aussi, et autres petites amusettes ludiques.

Parlons-en, de cette course avec un métro. En taxi, pour trouver une bombe dans la rame. Ajoutez à ça le méchant Allemand et le passage du 60 où on traverse un parc à vélo (c'est interdit) pour gagner du temps : hommage au film Une journée en enfer ?... Mais le film est de 1995 et le livre de 1988. Y a des hasards rigolos, comme ça.


Autre bon moment, quand on retourne la technique des "associations libres" contre un psychanalyste bavard, pour lui faire cracher une information... Bien vu ! (au 4). D'une manière générale, les dialogues sont souvent bons, avec un jeu sur les accents, les expressions. La mort du libraire des Balkans est un vrai sketch (au 32). Les morts ou péripéties sont souvent racontées avec ironie ou un humour à froid, j'aime bien.

Des énigmes aussi, où il est question de reconnaître une adresse ou une date dans un échange incomplet, un menu de restaurant dont on lit le 1er de la 1ère ligne, le 2ème mot de la 2ème ligne, etc. Une mécanique intéressante, qui rappelle certaines énigmes d'Escape Books. Par contre la manière de vérifier si on a juste est ennuyeuse : des conversions de lettres en chiffres et des sommes, au final même si j'avais en apparence la bonne réponse, je ne trouvais jamais le bon paragraphe et j'épluchais les pages jusqu'à trouver. Une page d'indices et de solutions serait bienvenue. Il est vrai qu'il y a un système de repêchage si on ne comprend pas les énigmes, mais quand même j'aimerais connaître le fin mot de certaines.

Un défaut : pour situer les lieux, les directions, les endroits à proposer en réponse d'énigme, on suppose au lecteur une bonne connaissance de la géographie de Paris.

Une lecture rapide et sympa, j'en lirai d'autres de la même série

ERRATA
Pr Cochart orthographié plusieurs fois « Cochait »
l'industriel Courvoisier orthographié avec erreur au 81
inversion probable entre U et I au 148


*Lire à ce sujet Le Cimetière de Prague d'Umberto Eco, qui s'amuse des clichés, des faux évidents, des arguments à deux balles... Youtube n'a rien inventé, avec ses Reptiliens

Note : 14/20