Dans quels univers préférez-vous vous évader?

Bon, je continue ma série de "consultations" en parlant cette fois-ci des univers et des genres d'avh que vous, lecteurs, préférez.
Par la force des choses, c'est la fantasy (mais avec des variations intéressantes) qui tient le haut du pavé dans nos aventures Gallimard: auteurs anglo-saxons obligent. Mais qu'en est-il réellement de vos goûts, vous qui êtes lecteurs vétérans ou au moins éclairés?
J'ai été très fortement imprégné de la bonne vieille magie qui se détache de chaque ldvleh, même s'il y en a des meilleurs que d'autres (conféré "critiques"). Il y a des clichés et des poncifs qui semblent mieux passer dans une histoire "interactive" ou en jeu de rôle qu'en littérature "classique", d'où, peut-être, une certaine incompréhension entre les deux mondes (chose stupide: les lecteurs de ldvleh sont souvent aussi lecteurs de Sf, fantastique ou fantasy non interactive, on reste dans un monde geek^^).
Mais, une fois passée la nostalgie des jeunes années à braver des donjons et autres labyrinthes de la mort, que préfère l'électorat, pardon, le lectorat geek actuel? Y a-t-il des genres, qui, à vos yeux, n'ont pas été suffisamment exploités? Je précise que plusieurs choix sont possibles pour ce sondage, principalement parce que nous pouvons (et nous avons souvent) plusieurs domaines de prédilection.

Notez que les catégories du sondage sont assez subjectives et limitées elles-mêmes mais je vous invite à m'en suggérer d'autres, je n'ai qu'un esprit, voilà pourquoi je tâche d'en questionner plusieurs.

Hé bé... Quel choix !
Heroic Fantasy bien sûr ou Fantasy dans un sens plus large. Mais ATTENTION : pas la Fantasy de base, bourrée de clichés, à la Tolkien ou celle du jeu l'Oeil Noir, archi-basique, avec châteaux à tourelles, preux chevaliers et nobles princesses à délivrer du méchant dragon avant de l'épouser à la fin sous les vivats enthousiastes d'elfes graciles qui jouent de la harpe et de nains grognons qui boivent de la bière...
Un monde Fantasy comme base, certes, mais un monde qui claque ! Un monde païen, avec des paysages sauvages à couper le souffle, des cités étincelantes dressant orgueilleusement leurs tours vers un ciel éclairé par trois soleils... Des sorcières à la beauté insolente chevauchant nues les courants aériens par des nuits piquetées d'étoiles au son des tambours... Un monde de bruit et de fureur, de chevauchées impétueuses à travers forêts et plaines, au pied de montagnes titanesques aux cîmes teintées de rose et mauve par un crépuscule de feu...
OK, j'arrête... J'ai horreur, vous l'aurez compris, des clichés basiques, des personnages, décors et atmosphères "passe-partout". Il me faut de l'original, du flamboyant et de l'épique. La Fantasy chez moi ne supporte pas l'ennui et la routine. Il me faut des personnages ardents, qui aient la soif de vaincre, la fureur de vivre. Si ce postulat m'est offert, alors j'accepte tout, de l'aventure dans les terres enneigées du nord comme un tableau barbare sculpté dans l'ivoire, l'ambre, le givre et l'or à l'aventure dans un désert rouge et fatal, poudreux et infini où la lumière blesse la prunelle et où l'air brûle. Un peu de magie bien sûr, de sombre sorcellerie puisée dans les abîmes d'un noir savoir par de redoutables enchanteurs pleins de vie et d'orgueil, le visage marqué de tatouages cabalistiques...

Bref ! Il me faut un univers qui m'étonne, qui m'envoûte et me transporte, de l'épique, de l'onirique. Du sensuel et du passionné aussi : pas de douces princesses coincées du cul et de preux chevaliers asexués qui jouent à l'amour courtois. Je veux des femmes libres, fières et ardentes, des mâles magnifiques, des étreintes et des amours passionnés, fatals...

Pas de modernisme (ou pas trop). J'aime le primitif, le primordial mais sans tomber non plus dans un univers préhistorique. Des civilisations éblouissantes, avec artistes, magiciens, prêtres et érudits, monuments magnifiques, art et culture, mais qui restent "anciennes" me conviennent parfaitement.

Bon, je peux paraître emporté ou exalté, j'en conviens et j'ai choisi volontairement des exemples assez extrêmes. On peut faire original sans aller aussi loin. Mais je n'aime pas l'ennui, l'uniformité. Une aventure, quelque soit son support, doit me faire voyager, me faire rêver, m'intriguer, me séduire... Me proposer des personnages atypiques, originaux et inattendus... A partir de là, je suis prêt en fait à accepter quasiment n'importe quel univers ou époque.

Oui je vois, quelque chose d'épique et de dépaysant, univers plutôt archaïque (pas trop d'armes techniquement avancées, de rapières et consorts) mais sans les clichés lourdingues de certains univers "barbarisants". Je note.

Notez que lorsque je parle "d'univers 0", ça n'a pas de connotations péjoratives: ce n'est pas "un univers proche de zéro" mais un univers pas trop défini où l'on peut aussi bien rencontrer des pirates que des ninjas, des sphynx ou encore des amazones sur dinosaure (c'est le cas de beaucoup de DF).

Je trouve pour ma part que de tous les styles l'univers de super héros est celui qui a été le moins adapté il me semble, cela est dommage car c'est une univers possédant un panel de possibilités très large.

Ah, un vaste choix typologique qui prouve que Napalm connaît bien les genres.
Je me suis restreint à 4 choix mais ce fut dur :

- Fantasy type antique ou "barbare"
- XVIIIème / XIXème siècle fantastique avec de la magie et / ou des anticipations technologies (plutôt steampunk...)
- Univers purement historique et sans magie
- SF planet opéra (une planète de fiction, un univers, une intrigue)

Pourquoi ?
Comme VS, je ne veux pas de fantasy gnangnan avec des hobbits, ou de la fantasy pour ado.
On a fait le tour de ça, de cet univers très balisé avec les nains, les elfes, etc... J'aime bien, mais je préfère jouer à ADD ou Pathfinder pour ça. Idem pour du Cthulhu : l'athmosphère se prête mieux à du JDR je pense.
L'heroic et la dark fantasy sont plus matures et m'attirent plus pour un ldvelh.

En fait, je suis très attiré par un livre qui soit différent, très typé, d'où le Planet Opera, même si la SF est très casse gueule : pas sûr à 100% qu'on puisse proposer un univers aussi riche que Dune ou Tschaï en un seul ldvelh. Une saga serait peut-être plus adaptée.

Côté ldvelhs typés et avec des univers originaux, il y a par exemple Le Collier Maléfique (Destin 4), avec une civilisation précolombienne fantasy. C'est déconcertant au début, mais finalement c'est le plus dépaysant.
La Voie du Tigre également car on incarne vraiment un personnage unique qui ne ressemble pas aux autres, et que l'univers est très soigné (background issu du JDR).

L'histoire brute également si elle est très bien documentée, permet de s'immerger dans un univers particulier. Jusqu'ici on a été un peu malheureux avec Histoire à Jouer, un peu trop infantile (sauf certains tomes), ou bien la série Histoire qui n'est pas au top.

Le post apoc m'aurait bien plu aussi mais il y a déjà beaucoup de ldvelhs dans cet univers :
Les Combattants de l'autoroute, les Car Wars, et la série en VO Freeway Warrior de Joe Never.

Vic a lâché le mot : "Matures".
C'est quelque chose de primordial pour moi. Je n'ai rien contre les bons sentiments ou le romantisme, mais dans un monde Fantasy, le côté "fleur bleu", gentillet ou naïf passe très mal à mes yeux. Après, ça dépend du public visé :The never ending story m'a faît rêver à l'époque et reste une oeuvre pour laquelle j'ai toujours une grande tendresse (mais bon, c'est l'effet nostalgie là...)
Un autre mot important : "crédible". Ce n'est pas parceque c'est de la fantasy qu'il faut y mettre tout et n'importe quoi. Le barbare qui court à poil avec juste un pagne de fourrure par -20° dans les montagnes enneigées et le vent glacé, faut arrêter... De même que le magicien capable de faire voler un château de 300 pièces "parceque c'est de la magie"...
Après, comme je l'ai dit plus haut, j'ai forcé le trait. On peut faire vraiment original sans en rajouter des tonnes ou balancer du sang, de l'or et du sexe à chaque page... C'est d'ailleurs à ça qu'on reconnaît les grands auteurs je trouve. L'important est d'éviter le fadasse, l'impersonnel, le "passe-partout" insipide.
Une aventure comme Le crime de l'Orient Express ou Mort sur le Nil, avec un huis-clos bien rendu et étouffant, une atmosphère immersive et des protagonistes bien définis me convient tout à fait et l'univers Steampunk n'est pas pour me déplaire non plus. Pareil pour la SF version Star Wars.
Oui, plus je réfléchis à ta question et plus j'en arrive à cette conclusion : la Fantasy reste pour moi incontournable, mais si je trouve ce que je cherche dans une aventure, alors l'univers et l'époque m'importent peu.
Gros bémol quand-même : le cyberpunk ne m'attire pas et le post-apocalyptique me laisse de marbre.

Citation :

ça dépend du public visé :The never ending story m'a faît rêver à l'époque et reste une oeuvre pour laquelle j'ai toujours une grande tendresse (mais bon, c'est l'effet nostalgie là...)
Après, comme je l'ai dit plus haut, j'ai forcé le trait.

A qui le dis-tu! premier cinoche, premier contact avec la fantasy, il y a presque 30 ans! 

Moui, c'est qui ressort des tendances: certains d'entre vous aimeraient voir certains types d'univers plus (ou mieux) exploités, ont fait le tour de la fantasy "donjonesque" et de fait, après s'être fait les armes sur les DF, je crois que beaucoup d'entre nous se sont tournés vers des mondes mieux définis en termes de descriptions et de "lois" (de la magie par exemple): le Sommerlund, le Kalkabad, l'Elleslande etc.
En tout état de cause, il faut qu'une avh soit une aventure épique, pas un simple casse-tête réduit à une équation de paragraphes, de combats et d'objets magiques.

Je remarque qu'il s'y a aucun vote pour le space-op' ou le cyberpunk: trop de kitch dans les anciennes séries sans doute?

Pour ma part, c'est mon côté écolo et "chamanique" : il me faut des paysages sauvages, des forêts, des plaines, des montagnes et des océans, des déserts et des jungles étouffantes avec des animaux, des créatures. C'est la raison principale pour laquelle le cyberpunk et le post-apocalyptique me laissent froid.

Pour ma part j'ai voté (vous le comprendrez) pour l'univers SF planet opera.

Comme le dit très bien VS, maturité et vraisemblance sont indispensables. Dans Chasseur de Primes, je compte bien décrire un personnage tout en complexité, qui peut être animé d'intentions louables mais capable de faire surgir son côté sombre. Et vraisemblable, parce que même dans la science fiction, le mot science est présent et la science doit venir en appui de la description des univers...

Je n'ai pas d'époque ou de contexte particulièrement rédhibitoire, et il y en a une foultitude qui n'ont pratiquement jamais été défrichés et obtiendraient spontanément un gros bonus d'originalité.
En se basant là-dessus, je pourrais cocher à peu près tous les genres.

Cependant, je suis quelqu'un qui aime les classiques, et il y a un genre que j'aime par-dessus tous les autres : la "low-fantasy médiévale", ce que tu désigne comme "chevaleresque" (même si les chevaliers et autres n'y sont qu'un élément fréquent et absolument pas nécessaire).
Le point important est un monde fantastique, mais avec PEU de magie. Tolkien et Game of Thrones en sont les exemples les plus célèbres. À noter cependant que tant qu'on reste dans ce point précis (monde "pré-poudre à canon" et éléments fantastiques existants mais peu courants), je peux tout autant aimer une culture médiévale typique qu'un contexte oriental, barbare, antique ou autre.

À l'inverse de VS, je n'ai aucun problème avec les contextes classiques et limite clichés (aucun problème d'avoir les nains, elfes et compagnie, et je dirais même qu'ils peuvent me manquer s'ils sont absents ^^).
Cependant tout comme lui, mes trois éléments majeurs et capitaux sont la CRÉDIBILITÉ, la COHÉRENCE et la MATÛRITÉ. On peut me sortir tous les clichés qu'on veut, tant qu'ils sont amené de manière crédible et bien foutue, et qu'on évite d'oublier les conséquences réelles (okay, normalement quand on fait ça on a justement plus vraiment de clichés réels, plutôt juste du classique bien pensé, mébon).

Je rebondis sur ce que vient de dire (très justement) Akka à propos de la cohérence : ce que je ne supporte pas, ce sont les indices à la con, du genre : "Vous passez devant un rocher isolé où est peint le chiffre 250. Vous notez ce précieux indice avant de reprendre votre route..." Là, en général, je ferme le bouquin. Pareil pour le marchand installé tranquillou dans un labyrinthe peuplé de créatures maléfiques, le voleur qui pique nique tout aussi tranquillou au coeur d'un marais boueux et méphitique ou les statuettes à trouver cachées ici et là au petit bonheur la chance... (les fans auront reconnu les bouquins auxquels je fais référence)
Ou le coup du sac à dos. Ah, comme je l'aime celui-là ! Non, sérieux, vous voyez Conan avec un sac à dos ? Une besace en bandoulière OK, mais arrêtez avec ce foutu sac à dos. Sans oublier le fabuleux trésor de plusieurs milliers de pièces d'or et joyaux que l'on empoche après la victoire finale alors qu'on a aucun sac, ni bourse pour les transporter. Ou encore quand on nous dit que l'on se nourrit par la chasse pendant notre périple alors qu'on n'a pas d'arc ni fronde ni aucune arme de jet. Sérieux, vous avez déjà essayé de choper un lapin, un canard ou un chevreuil avec une épée ? Détail ? Oui, mais le détail qui tue.

J'ai voté pour le héroic fantasy arthurien, pour japoniasant et sf post apo.

j'aurais aimé voté pour historique avec magie et uchronie ! pourquoi pas des aberrations historiques et des scénarii qui renversent la donne actuelle du monde ?
J'aurais aussi aimé voter pour western. J'aime cette ambiance, si en plus elle est doublée d'un peu de magie indienne, je signe.

Mais en définitive, je pense rejoindre VS sur l'idée de l'heroic fantasy original et un peu fou. Je n'ai jamais écrit d'avh "medfan" car j'avais trop peur de rester dans le Tolkien classique (que j'aime certes en film et livre). Et pour être très original il faut :
-soit une très grande connaissance de ce genre littéraire pour mieux en casser les clichés (pas mon cas)
- soit une très grosse paire de c**** pour inventer un univers déjanté sans avoir peur des retours négatifs (pas encore mon cas mais j'y travaillerais !)
- soit les deux.

Ah et un style pourrait être sympa aussi c'est l'enquête policière mais teinté de cul-rigolo à la "san antonio", imaginez un Nils Jacket interrompant son investigation pour dépoutrailler la baronne timide et coincée du coin ? Bon non ?!  

Tiens oui le western, c'est vrai que c'est complètement sous-exploité en ldvelh. Il n'a guère que Le Cheval de Brume (Messagers du Temps 3), l'AVH de Sunk parue dans la revue Héros, et celle attendue de Milk. C'est fort peu.

Comme beaucoup, je crois qu'on a fait le tour des DFs fantasy classiques. Si on prend les notes (relativement décevantes par rapport à leur qualités) récoltées aux Yaz pour les avhs fantasy d'Albatur, (qui sont de gros DFs améliorés avec des compétences, grande rejouabilité, règles souvent plus équilibrées que les DFs), il est clair que l'avh fantasy part avec un handicap sérieux dorénavant.

Napalm a écrit:

Je remarque qu'il s'y a aucun vote pour le space-op' ou le cyberpunk: trop de kitch dans les anciennes séries sans doute?

Je ferais un peu la même remarque que pour D&D ou Cthulhu en JDR. Le ldvelh n'est pas forcément un support qui puisse tenir la comparaison avec une série TV comme Star Trek. L'un des atouts des séries TV c'est de voir des aliens, leur maquillage, le décor des nouvelles planètes ... bref à moins d'avoir un illustrateur talentueux et capable de faire un très grand nombre d'illustrations, le ldvelh risque de paraître un peu préhistorique en comparaison. De plus on voit avec La Galaxie Tragique, et avec le Daleth (avh Mondes de l'Aleph 2), que c'est casse-gueule : ça ne supporte pas les planètes visitées à la va-vite : il faut un minimum d'immersion qui requiert un minimum de § afin de s'imprégner de l'ambiance d'une planète et de sa culture.

Pour le Cyberpunk, Outremer s'y est récemment collé avec 2 avhs très réussies, donc c'est possible. Mais là aussi il faut être très fort. Et côté visuel, la comparaison avec le film Blade Runner risque de souffrir. D'ailleurs j'ai lu il y a longtemps les 2 romans qui font suite au film de ridley Scott (c'est un peu comme les romans dérivés Star Wars) : sans le visuel du film, les romans sont vraiment trop appauvris.

Akka a écrit:

Le point important est un monde fantastique, mais avec PEU de magie. Tolkien et Game of Thrones en sont les exemples les plus célèbres. À noter cependant que tant qu'on reste dans ce point précis (monde "pré-poudre à canon" et éléments fantastiques existants mais peu courants), je peux tout autant aimer une culture médiévale typique qu'un contexte oriental, barbare, antique ou autre.

C'est ausi ce qui m'attire dans l'Oeil Noir par exemple, avec une magie très discrète par rapport à D&D.

Akka a écrit:

Cependant tout comme lui, mes trois éléments majeurs et capitaux sont la CRÉDIBILITÉ, la COHÉRENCE et la MATÛRITÉ.

Tout pareil.

Voyageur Solitaire a écrit:

Je rebondis sur ce que vient de dire (très justement) Akka à propos de la cohérence : ce que je ne supporte pas, ce sont les indices à la con, du genre : "Vous passez devant un rocher isolé où est peint le chiffre 250. Vous notez ce précieux indice avant de reprendre votre route..." Là, en général, je ferme le bouquin.

Cela je ne le supporte absolument pas. Il n'y a qu'à voir les sales notes que j'ai mises aux Livingstone concernés. Je retire en moyenne 4 ou 5 points dans ces cas.

C'est vrai, après avoir rédigé ce long sondage, je me suis aperçu que j'avais oublié le western et l'historico-fantastique / uchronie: notez cependant que lorsque je parle de "XVIIIème / XIXème siècle fantastique" gene pense pas forcément qu'au steampunk mais aussi à des jeux comme "Maléfice" et autres "cthulu by gaslight" mais aussi Deadlands, donc on peut le rattacher à cette entrée et affiner sa réponse en commentaire Sunkmanitu l'a fait.

Je remarque que le post-apo a repris un peu de couleur ce matin^^et je vais rebondir sur la remarque de VS sur l'aspect "minéral" des mondes post-apo: on peut parfaitement imaginer une ambiance post-apo dans un monde méd-fan ou même historique (imaginez une aventure après le ras de marée du Lisbonne au XVIIIème siècle avec des brigands dans les rues et des citadins devenus cannibales...). C'est le cas dans "l'oeil du Dragon", de plus, je développe un monde méd-fan maison que j'ai baptisé "Aurvandil, la terre périlleuse.

Aurvandil, c'est une sorte de Terre alternative très inspirée des différentes périodes de l'histoire et avec une magie diffuse, plutôt des recettes de sorcières, des invocations et des maléfices que des boules de feu et de stéléportations. Or Aurvandil est une entité vivante qui se "défend" contre sa propre population humaine: Il y a régulièrement de grands cataclysmes à sa surface qui détruisent les civilisations.
Tout ça pour dire, c'est un monde qui peut être exploré en différents lieux et à différentes époques et, si j'ai arbitrairement séparé les univers, on peut les croiser: par exemple la fantasy "pré-poudre noire" et le post-apo.
C'est aussi un peu pourquoi je développe bien ce monde, c'est une boîte à outil très pratique pour toutes sortes de récits (interactifs ou non).

Ce n'est pas tant l'aspect minéral ou désertique du monde post-apocalyptique qui me dérange en fait, puisque le désert, surtout minéral, reste mon paysage favori (et ma trilogie se déroulera dans un tel univers). On va dire que c'est le côté "limité" de ce genre : le post-apocalyptique pour moi, n'offre guère de possibilités, d'opportunités. Des bagnoles, des flingues et du kérosène au mieux et au pire, on rajoute des ruines et des zombies ou des irradiés/contaminés...
On me dira que dans un désert Fantasy, il n'y a pas grand-chose non plus. Pas d'accord : on peut y ajouter des clans nomades, des caravanes et des oasis, des hommes-sable, des créatures, des cités oubliées ou abandonnées, des tempêtes de sable... Même dans la réalité (je sais de quoi je parle pour en avoir arpenté plusieurs au cours de mes voyages) le désert, de sable ou minéral, est un milieu bien plus "vivant" et peuplé et avec des paysages bien plus variés qu'on peut le croire .
Mais dans le désert post-apocalyptique, il n'y a rien, tout est sensé avoir disparu sous les radiations ou les effets d'un virus quelconque.
Et puis, je n'aime pas tout ce qui évoque la pourriture, la dégénérescence, la ruine ou la maladie. Là, c'est purement personnel. Comme Howard, j'aime la vitalité, l'énergie, la force, la vie. Même si j'adore les écrits crépusculaires et les mondes agonisants de Clark Ashton Smith, c'est plus le style et l'esthétisme de son oeuvre qui m'attirent qu'autre chose. Je préfère instinctivement les mondes jeunes, les premiers matins du monde, un débordement de vie, une santé charnelle, païenne, une vitalité animale... Dans mes AVH, les hommes sont forts, les femmes belles, les paysages et les créatures débordent de vie...
Reflet d'une peur inconsciente en moi de vieillir, dépérir, mourir un jour ? Là, il faut demander à Docteur Freud...

Très bon ton commentaire VS ! Très, très bon

Désolé pour le Hors sujet à venir mais ça peut tout de même être un point de vue intéressant vis à vis du titre même du sujet :

La peur de vieillir, de mourir ? C'est 'achement drôle que tu parles de ça, car précisément c'est pour ça que j'aime le post-apo ruiné, triste et sans espoir. Car moi la peur de vieillir, dépérir et finalement "claquer sous la lune" comme dirait l'ami renaud, je la combat (le mot est un peu fort mais tu comprendras l'idée !) en inventant des mondes ou justement tout est mort et où tu es (le seul ?) survivant.
Et puisque tu abordes ce coté parallèle livre/ vie réelle, j'irais même jusqu'à dire que pour moi le post-apo à un coté miroir de moi-même. Je m'imagines dans le post-apo à la recherche de survivants (que ferais-je si demain la planète subissait une catastrophe naturelle sans précédent ?), ma femme, mes enfants ma famille ? jusqu'où irais-je en terme de distances, sacrifices et fatigue pour les retrouver ?
C'est aussi un coté miroir car je peux aussi m'imaginer dans un monde imaginaire comme ce fameux "purgatoire" où l'on attend un possible jugement. Je me vois en train de rechercher les gens proches déjà morts, dans la vraie vie. les fameuses retrouvailles dont on nous parle lorsqu'on est gosse : les gens morts montent au ciel...
Je m'égare.

Je comprends ton avis et je loue ton envie de voir du vivant, alors pourquoi ne pas changer la donne "établie" par le post-apo en allant même jusqu'à renverser le mot "post-apocalyptique" et inventant un univers de remise à zéro ? Je m'explique un post-apo au goût de renaissance de l'humanité par exemple ? Les routes, les immeubles, disparaissent pour laisser place à la nature, plus d'énergie (elec, fossile, nucléaire), même le feu doit être à nouveau apprivoiser. Les armes ne fonctionnent plus. Pourquoi ? on n'en sait rien, plus rien ne marche. Je sais que ça aurait un coté biblique qui déplairait à certains (sans viser personne hein !) mais ce pourrait être une façon d'aborder le post-apo.
Dans l'avh que j'ai entamé (est-ce que je la finirais un jour ?!) "lorsque pleurent les anges", il y aura cette notion de post-apo optimiste. Tout a disparu donc que reste-t-il sinon les sentiments humains ?

Lorsque je jouais (masterisais) une version "maison" et jdr de Warhammer 40 000 (Dark Heresy n'était pas encore sorti), j'avais imaginé des mondes rennaissants et des déserts post-apo avec de nombreuses tribus et nouvel;les espèces nées du cataclysme (les vidéogamers penseront sans doute à "Fall out").

Cela dit je crois comprendre ce que veut dire VS: puisque nous vivons nous dans un monde tout de même caractérisé par le crépuscule d'un type de civilisations (je tâche de ne pas trop faire de politique ou de macro-économie de comptoir mais l'idée est là), il préfère s'évader dans des mondes jeunes, naissants ou renaissants et épiques, c'est une une philosophie que je comprends parfaitement, ayant moi-même une idée assez redoutable de ma propre décrépitude.

Pour en revenir au jeu et aux univers, voilà aussi pourquoi je ne joue plus trop à des jeux comme "Pendragon", pas à cause des calembours de la série (contrairement à bien de mes collègues joueurs) mais parce que c'est un monde mortel, limité à quelques décennies et dont on sait qu'il finira détruit par Mordred et ses partisans. Un monde totalement inédit et jeune, c'est autre chose.

Napalm m'a parfaitement ciblé : oui, je n'aime pas notre époque, je m'en évade par mes voyages incessants, par le dessin, l'écriture, la Fantasy, je me suis fait mon petit monde à moi avec mon forum...
Je pense que notre "modèle" de civilisation est à bout de souffle, usé jusqu'à la corde. Alors oui, je m'évade comme le faisait Howard, vers des mondes neufs, jeunes, plein de possibilités où l'on vit au lieu de survivre, où la vie est courte, dure, mais libre et ardente. A quoi sert l'immortalité si c'est pour se faire chier ?
J'aime les personnages Bigger than life, passionnés, ceux pour qui le monde n'est pas assez, ceux qui consument leur vie, j'aime les fresques et les sagas pleines de bruit et de fureur... Ma devise est celle de Saint Laurent : Tout, passionnément ! Et ça ressort bien sûr dans mes avh et mes goûts en matière de LDVH.

@ Sunk : ton idée est interessante, je n'ai jamais envisagé le problème sous cet angle. Un challenge à relever un de ces jours...

(Alin, fais pas la gueule, le hors-sujet est fini, promis  )

Choix très ardu. Alors j'ai choisi en fonction de ce qui est difficile à trouver pour me limiter à 3 items seulement : "bas moyen-âge/renaissance" ; "cyberpunk" et "steampunk".

Sinon, tous les univers que tu proposes m'intéressent !  

Voyageur Solitaire a écrit:

Comme Howard, j'aime la vitalité, l'énergie, la force, la vie.

Si tu parles de l’œuvre d'howard concernant le monde de Conan, je suis d'accord VS, l'aventure, la soif de conquête, le mystere, la magie...mais dans la vraie vie, Howard s'est malheureusement suicidé très jeune (à l'age de 30 ans).

Sans faire de la psychologie mal placée ou de la philosophie de comptoir, je pense qu'il vaut mieux "travailler" le monde dans lequel on se trouve pour le rendre meilleur (et c'est pas gagné...), plutôt que de s’échapper de la réalité, car elle nous rattrape un jour (cela n’empêche pas le fait de se distraire ou de s’évader de temps en temps dans l'imaginaire, mais afin de mieux retourner à la réalité, reculer pour mieux sauter en somme).

Désolé pour le HS.

Personnellement, je m'adapte à l'univers proposé. Pour moi, il n'y a pas de meilleur univers ou de meilleure époque. Tout dépend de l'auteur qui doit créer son histoire dans un environnement dans lequel il se sent à l'aise. C'est à lui de l'adapter dans l'univers. C'est à cela que l'on verra la qualité de l'AVH(Je dirais au passage que Steve Jackson et Ian Livingston ne sont pas très à l'aise dans la SF).