Interstellar

Parti avec en tête la simple bande-annonce vue la vieille de la sortie du film, je m'attendais à un film de Sf "classique" où un américain (ou un groupe d'américains - avec quand même un black, un frenchie lourdaud, un russe buvant de la vodka, 'fin bref, z'avez vu le truc quoi !), un américain donc va sauver le monde.
Je me trompai sur toute la ligne. Et grave.

L'idée de départ d'une terre contaminée, régulièrement balayée par des tempêtes de poussière et sur laquelle chacun y va de sa sueur pour subvenir aux besoins d'une population - comprenez on n'a plus besoin de cerveaux, mais de bras -, est une idée classique. Le film prend le temps durant au moins les premières 45 minutes de nous familiariser avec cette Terre qui finalement n'est pas (encore) la notre... Et puis le film s'envole doucement vers les étoiles où l'essentiel de la mission de sauvetage doit se dérouler.
Le réalisateur explore tout un éventail de sentiments humains, de doutes, de questions que l'on s'est tous posé un jour où que l'on se posera. Le voyage est un pur bonheur pour les yeux.

Et c'est tout me direz vous ? 2h49 pour balader dans l'espace ?

Non car le noyau dur du film, hormis les acteurs impeccables (Mattew Mc Conaughey en tête), est que le film est un message à multiples lecture de la part du réalisateur-scénariste Christopher Nolan. Déjà bien torturé avec Insomnia et Inception, il livre ici sa vision de la vie, de la mort, de l'amour, de l'espoir, de tout un tas de trucs impossibles à citer ici sans spoiler le film.
Kubrick est maintes fois cité (traitement du son, monolithe noir, Endurance, à vous de trouver où !), Plusieurs films de sF sont aussi (je suppose) cités en clins d'oeil discrets (Event Horizon, La guerre des étoiles, Elysium) et même certains personnages ou situations bibliques (Moïse, Jesus, Noé).
Plusieurs aspects mathématiques, de physique quantique et de Relativité sont abordés mais malgré les domaines assez compliqués, l'essentiel est expliqué de façon claire. Le film se permet même quelques mise en pratique- comme la relativité de la durée temps selon le lieu...
Malgré le coté scientifique qui pourrait déplaire à certains, avec une extrême finesse, le film nous accroche, nous transporte jusqu'aux confins de l'espace, jusqu'aux fond de notre âme.
Sans en dire plus, sous peine de griller l'intérêt et l'essence du film, c'est une oeuvre poétique, majestueuse, puissante. On ne ressort pas indifférent de cette projection. Je pense (et c'est tout personnel) que le cinéma de Science Fiction tient son nouveau 2001 L'odyssée de l'espace. Les réalisateurs s'y seront frotté, avec plus ou moins de succès au fil des décennies mais sans jamais égaler le monument de 1968. C'est chose faite aujourd'hui.
En moins intimiste mais porteur de plus d'espoir...

19.5/20 (- 0.5 car le son de la salle arrachait la tête).

Salut Sunk

Bon et bien, grâce à toi, je crois que je connais peut-être le nom DU film que je vais voir au cinéma tous les 4 ans environ. Le dernier était Inception, justement ...

Le mieux, c'est quand même les dessins de Leiji Matsumoto
http://www.imdb.com/title/tt0368667/?ref_=fn_tt_tt_1
 

sunkmanitu a écrit:

(- 0.5 car le son de la salle arrachait la tête).

C'est le problème des multiplexes (méga-complexes de salles) : la cabine de projection est un long couloir avec les projos les uns à côté des autres (distants des largeurs de salle), il n'y a qu'un seul projectionniste pour plus d'une dizaine de salles. Autant dire qu'il ne met jamais les pieds dans les salles pour vérifier le volume sonore (pourtant, avec le numérique, il n'a plus grand chose à surveiller...).

Je l'ai vu l'Interstellar (ayant aimé Le Chevalier Noir et Inception du même homme) et j'ai apprécié globalement - le principal défaut étant que ça traîne un peu en longueur par moments... Mais ça reste bien tout de même !
C'est marrant, mais on dirait qu'il y a toujours un arrière-fond de nietzschéisme un peu adouci, chez Nolan ?

oorgan a écrit:

C'est marrant, mais on dirait qu'il y a toujours un arrière-fond de nietzschéisme  un peu adouci, chez Nolan ?

Tu pourra avoir une analyse intéressante de l’œuvre de Nolan dans l'émission Pop Fiction de samedi dernier, réécoutable sur :
http://www.franceinter.fr/emission-pop-fiction-pop-fiction-episode-11

Je me cale ça pour jeudi, au ciné de quartier d'Angers, le dernier d'ailleurs : et chose cool c'est proposé en VO, en même temps la VF est bonne ?

Vu hier
Ce que fait Nolan est sympa. Mais....

Déjà, on pourrait diminuer le film d'une plombe qu'on y perdrait pas au change.

Spoiler:

Ensuite, Nolan ré-exploite ici ses vieilles marottes : la remise en cause de la linéarité du temps (Memento) et la cohabitation de plusieurs temporalités (Inception).

Dans l'absolu, cela reste visuellement très beau et on peut noter son souci de coller au plus près des exigences physiques ..... sachant toutefois, qu'on est dans la supputation parfois la plus complète pour évoquer ce qui cache dans et derrière un trou noir

Spoiler:

Quand il m'arrive d'aller au cinéma (ce qui est très rare)...j'emporte toujours des bouchons pour les oreilles...ça évite d'avoir mal à la tête à la fin de la séance parce que le son est trop élevé...et puis ça isole des autres spectateurs (vous savez...ceux qui parlent, qui font sonner leurs téléphones ou ceux qui jouent avec leurs paquets de bouffe )...

Leviathan a écrit:

sachant toutefois, qu'on est dans la supputation parfois la plus complète pour évoquer ce qui cache dans et derrière un trou noir

Tiens, ça me rappelle un vieux Disney, Le Trou noir justement (méfiez-vous si vous le téléchargez illégalement de ne pas tomber sur un fake   ).

dav-ID a écrit:

Quand il m'arrive d'aller au cinéma (ce qui est très rare)...j'emporte toujours des bouchons pour les oreilles...ça évite d'avoir mal à la tête à la fin de la séance parce que le son est trop élevé...et puis ça isole des autres spectateurs (vous savez...ceux qui parlent, qui font sonner leurs téléphones ou ceux qui jouent avec leurs paquets de bouffe )...

Faut juste choisir les bons ciné (ceux avec un autocollant AFCAE, d'ailleurs, ils n'ont pas de distributeur dans leur hall...).

Histoire de le signaler ce métrage est diffusé demain soir 20h55 sur France 2. 2h40 tout de même, le film décrit long plus haut il n'empêche qu'il reste à (re)voir Car Night Run le même soir sur TF 1.

Un film intéressant, mais qui traine pas mal en longueur, et Nolan a souvent trop tendance à intellectualisé ses films à outrance. Et puis les films de SF qui se prennent trop au sérieux j'ai du mal.

Après bien sur faut pas tomber dans l'autre extrême avec le blockbuster commercial et indigeste.

Si la fin du film se devine aisément le père toujours jeune retrouvant bien plus tard sa fille

Spoiler:

j'ai beaucoup apprécié le coup du trou noir de nature

Spoiler:

servant de

Spoiler:

+ bien sympas ces passages sur les planètes explorées par astronautes scientifiques sur lesquelles des fiches sont dressées pour les savoir vivables ou pas par l'Homme. Il y arrive sur ces planètes Miller & Mann de drôles de faits auxquels on ne s'attend pas forcément.