Chroniques de Titan / 17 - Le Sanctuaire des Kamis

J’ai récemment épluché (et commenté) le volume 11 du Marteau & l’Enclume, essentiellement consacré à La Voie du Tigre. Comme ledit mook se clôture par cette AVH de Xav’, j’en ai forcément profité pour la lire.

Il s’agit d’une suite du DF L’Epée du Samouraï, que je n’ai malheureusement pas effectué. Des allusions au lore du Tochimin me sont donc assurément demeurées obscures. Mais j’ai noté l’ambiance orientalisante. Nous y incarnons un samouraï relevant d’un Shogun et maniant (entre autres) le katana. Nous affrontons des ninjas, voire un rônin, parons des shurikens, longeons des rizières, pénétrons dans des pagodes, nous asseyons en tailleur, voyons porter des kimonos, tandis que d’autres items liés à la culture japonaise apparaissent et nous sont brièvement expliqués (boken, kami, kanji, kusarigama, naginata, oni, satori, tanto, tatsu, tengu, torii, wakizashi, et j’en oublie sûrement).

Dans cette aventure, qui se déroule en hiver, nous répondons à l’appel de notre maître, le Ô-Senseï Toshiro Watanabe, qui depuis sa retraite du village des Trois Temples, sollicite notre présence, car un clan ninja cherche inexplicablement à l’assassiner.

Les règles reprennent les standards des DF, tout en les dépoussiérant judicieusement. Ainsi, nos caractéristiques initiales sont prédéterminées, ce qui d’emblée élimine cette trop grande part de hasard que l’on pouvait déplorer dans les tirages préalables. Les armes nous confèrent des points supplémentaires en Habileté, notre armure encaisse les premières pertes d’Endurance, mais dans ces deux cas de figure, pour les combats seulement, ce qui est plus réaliste. De même, les repas ne nous octroient aucun point d’Endurance supplémentaire, mais nous évitent d’en perdre. Liée au personnage que nous jouons, une caractéristique « Honneur » nous oblige au seppuku si celle-ci tombe à zéro. Et dans la ligne de La Voie du Tigre, nous choisissons au départ la maîtrise d’une discipline entre un éventail de quatre.

La structure du récit nous mène d’abord, après un bref préambule, au village des Trois Temples, mystérieusement déserté de ses habitants, baignant dans une atmosphère macabre. Nous le visitons, à l’intérieur ainsi qu’aux alentours, dans l’ordre que nous désirons. Nous y menons notre enquête, en tâchant de retrouver notre maître et de reconstituer les faits. Au fil de nos tentatives, nous cernons donc le parcours idéal, qui nous fait profiter des bonnes rencontres et glaner les avantages, tout en évitant les pièges et les combats inutiles. (Nous pouvons même aller faire un petit tour aux Enfers.)

Puis vient la deuxième partie, plus linéaire, où nous ressortons du village pour les révélations ultimes et la confrontation finale. Nous y commettons un rêve dans lequel nous incarnons notre maître, en des circonstances remontant à plus de dix ans, et sommes gagné par une réminiscence par laquelle nous revivons le lointain et fameux jour où Toshiro Watanabe nous a choisi comme disciple, au détriment d’un autre candidat.

Si j’ai apprécié le début et sa structure « en rotonde » qui nous octroie une liberté appréciable, en revanche, la fin m’a paru beaucoup trop dirigiste, avec une succession de paragraphes sans choix, des révélations parachutées d’un bloc et pas très subtilement, un combat final un peu expédié contre un adversaire moyennement charismatique.

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De même, certaines règles s’avèrent sous-exploitées, mais sans doute l’auteur ne pouvait pas les développer davantage sur seulement 100 paragraphes.

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Mais malgré ces réserves, j’ai apprécié cette petite aventure, qui adapte les règles des DF et reprend les stéréotypes liés au Japon médiéval. L’équipée s’avère plaisante, et pas trop difficile : peu de PFA, pas de combat impossible, pour autant de prendre les bonnes décisions. Les PNJ bénéficient généralement d’un traitement approfondi, comme ceux de La Voie du Tigre, et l’un des paragraphes victorieux nous gratifie d’une scène bien poétique.

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