Bonjour aux aventuriers,
Comme la plupart d'entre vous, les LDVELH ont accompagné une bonne partie de mon enfance. Tout a commencé avec le classique Sorcier de la Montagne de Feu, qui appartenait à mon frère aîné, mais sur lequel j'ai passé beauuuuuucoup plus de temps que lui. J'avais 8 ans à peine, les règles des tests et combats m'étaient passées par-dessus la tête, mais le virus avait pris grâce aux talents combinés de Ian Livingstone, Steve Jackson, Russ Nicholson et Peter Andrew Jones.
Quelques Défis Fantastiques plus tard (La Forêt de la Malédiction et La Sorcière des Neiges), vient le choc, le traumatisme, la révélation : Le Manoir de l'Enfer m'ouvre ses portes sur un monde horrifique dont je ne soupçonnais pas l'existence. Je n'en suis jamais vraiment ressorti de ce fichu manoir, avec son labyrinthe de corridors et de pièces abritant les hôtes les plus terrifiants et promettant les fins les plus abominables. Je suis ensuite devenu adepte des films de la Hammer, des bouquins de Stephen King et Lovecraft, mais Le Manoir de l'Enfer est celui par lequel tout a commencé et quelque part reste LE MAITRE....
A cette époque encore, je passe toujours par le frangin pour faire de nouvelles découvertes : Les Maîtres des Ténèbres et La Traversée Infernale portent les aventures à un autre niveau, plus épique que celui des Défis Fantastiques. Le Château des Ténèbres, avec la merveilleuse couverture de John Howe, me propulse au temps des Chevaliers de la Table Ronde. Mais déjà, mon grand frère et ses copains sont en train de passer à autre chose. Ce quelque chose est symbolisé par un drôle de magazine dont le titre ne m'inspire pas des masses : Cazus quoi ? Méfiance accrue en parcourant le premier numéro qui atterrit entre mes mains, le numéro 34 : moi qui ne capte toujours rien aux règles des LDVELH, voilà que je me retrouve face à des colonnes de chiffres et d'initiales tout bonnement incompréhensibles ! Ah, tout de même, une Aventure Solo : je ne connais pas Denis Gerfaud, encore moins Rêve de Dragon, mais je me laisse happer par cette aventure étrange et onirique, au style unique. Reste que ma véritable histoire personnelle avec Casus Belli ne commencera que bien plus tard...
Nous sommes maintenant à la fin 1986 et je n'ai, pour ainsi dire, plus de pourvoyeur, depuis que le grand frère est passé aux jeux de rôle (expérience semble-t-il éphémère et râtée sur AD&D) en décrétant que les LDVELH c'était bon pour les gamins. Terrible verdict, à la fois vrai et faux, qui poursuivra longtemps les LDVELH telle la marque de Caïn. N'empêche que je suis en manque. Un passage par la Librairie de Paris plus tard, je me retrouve dans la caverne d'Ali Baba : pensez-donc, une étagère bourrée à craquer de Livres-Jeux, qui plus est à une époque où Gallimard dégaîne plus vite que son ombre pour multplier les sorties et les séries... J'hésite longuement, avant de faire mon choix : ce sera le redoutable Seigneur de l'Ombre, dont l'illustration de couverture a certainement emporté mon suffrage. Mon tout premier LDVELH bien à moi !
Il y en a eu bien d'autres depuis : l'énumération en serait fastidieuse. Tout au plus, préciserai-je que lorsqu'on me parle de quête médiévale fantastique ultime et d'oeuvre majeure, ce n'est pas Le Seigneur des Anneaux qui me vient en premier à l'esprit mais la saga Sorcellerie! Et puis... et puis le temps passe, je grandis et passe à autre chose. Fidèle à Gallimard, mon tout premier jeu de rôle sera évidemment l'Oeil Noir, mais c'est déjà une autre histoire...