FILMS DE RÉALISME SOCIAL

Pour parler de Ken Loach et de frères Dardenne, de films aussi variés que Billy Elliot, La haine et The Full Monty.

Vu Gagarine de Fanny Liatard et Jérémy Trouilh (2020)


La cité Gagarine à Ivry-sur-Seine est un immense bâtiment HLM de 370 logements en forme de T. Youri, un jeune homme qui y est né et qui vit dans l'appartement délaissé par sa mère, tente de la réhabiliter pour éviter sa destruction : rénovation de l'éclairage, bricolage pour faire redémarrer les ascenseurs, coups de peinture, sous l’œil amusé des habitants et moqueurs de ses copains. Mais rien n'y fait : amiante, fissures, elle doit être détruite.

Désormais seul dans l'immeuble muré, il explose les parois entre les appartements et redécore le tout comme l'ISS, en regardant Claudie Haigneré comme d'autres regardent Valérie Damidot.

Une fable sociale moderne qui louche sur 2001 et Silent Running avec de jeunes acteurs très convaincants.

Grâce aux séances en plein air (le rare truc un tantinet populaire organisé sur l'agglomération), j'ai pu voir :

Moonrise Kingdom, Wes Anderson (2012).


Dur à classer, je l'ai mis dans le réalisme social mais on serait plutôt sur de la tragicomédie onirique, euh, je vais éviter de créer un fil dédié à ce sous-sous-style ;-)

Sur New-Penzance, une île de la Nouvelle Angleterre : Sam est un scout orphelin qui fugue pour rejoindre Suzy, une adolescente dépressive d'une grande fratrie issue d'un couple d'avocat·es dont la femme est la maîtresse de l'unique policier de l'île. Suivant la piste migratoire des indiens Chickchaw, ils sont recherchés par des scouts fascisants encadrés par un chef au contraire tout en empathie, par le policier qui fait ce qu'il peut tout seul et qui a sur le dos Service Social (c'est le nom du personnage). Le tout trois jours avant la tempête du siècle.

Un conte moderne filmé de manière irréelle et servi par une distribution délirante : Bruce Willis, Edward Norton, Bill Murray, Frances McDormand, Tilda Swinton… Je recommande chaudement.

Tiens, je savais pas qu'il y avait un film sur la cité Gagarine. J'ai habité Ivry pendant plus de trente ans et j'avais visité un appart dans le coin à l'époque. Bon, on peut pas dire que c'était très joli mais c'était un élément du décor.

Vu Reine d'un été (Königin von Niendorf) de Joya Thome (2017).


Lea est une gamine de 10 ans dans un petit village rural d'Allemagne. C'est les vacances d'été mais durant l'année, elle s'est progressivement éloignée de ses copines qui sont « devenues bizarres » (pré-adolescence oblige). Du coup elle se retrouve un peu seule à zoner. Elle va voir un ami musicien un peu punk qui squatte un vieille ferme et est dans le viseur de la maire, et elle cherche à intégrer une bande de gamins espiègles.

Bref, c'est un film sans vraiment d'histoire, pas non plus un film à sketchs, plus un album photo sur l'enfance. Mais pas ennuyeux car le film est assez court (1h06).

On sera étonné d'entendre dans la bande son, au milieu de chansons allemandes, la version Sophie Hunger du Vent nous portera. Et, chose assez rare, il est tourné au format académique 1:1,37.