"Le village aux Huit Tombes" de Yokomizo Seishi

Le village aux Huit Tombes est un village situé au coeur des montagnes. Deux familles rivales s'y affrontent : les tajimi et les Nomura.
Le village tire son nom d'un évènement du XVI siècle. Lors de la prise d'un château, un samouraï s'évada en compagnie de sept autres fidèles, emportant 3000 ryo d'or.
Ils se réfugièrent dans ce village perdu dans les montagnes, offrant de multiples cachettes, car le sol calcaire offrait de très nombreuses grottes à stalactites.
Les villageois les accueillirent avec hospitalité mais les recherches se firent de plus en plus pressantes et ils prirent peur.
Ils décidèrent de tuer les samouraï et de s'emparer de l'or.
Ils les attaquèrent de nuit, mettant le feu à des bottes de paille autour du chalet des fuyards, ses derniers brulant vifs. Les cadavres furent décapités et les têtes exposés. La tête du chef des fuyards avait une telle expression de haine que les villageois furent impréssionnés. Ils cherchèrent l'or mais furent incapables de le trouver. Pendant les recherches plusieurs paysans perdirent la vie : l'un périt dans un éboulement, un autre chuta au fond d'un ravin, un dernier mourut écrasé sous un arbre. Il n'en fallut pas plus pour faire naître des rumeurs : le village subissait la malediction du chef des pillards !!! pour la conjurer ils décidèrent d'ériger huit tombes en hommage aux samouraï et les vénérèrent comme des divinités tutélaires.
(jusque là je n'avais rien lu de vraiment original, je dois le reconnaître).

En 192* eut lieu un autre drame : le chef de la maison Tajimi, d'un naturel violent et sauvage commit l'irréparable. Pour une histoire de jalousie, il sorti dans le village armé d'un sabre et d'un fusil. Il tua tous ceux qu'il rencontrait sur son chemin. Le carnage dura toute la nuit. Il s'enfuit dans la montagne et au petit matin on dénombra les victimes. Il avait tué trente-deux personnes, ce qui pour un si petit village est considérable. A peu près toutes les familles furent touchées.
Malgré les recherches le coupable ne fut jamais retrouvé. il était vivant car on retrouvait des carcasses d'animaux.
(ici c'est nettement plus original)

L'action rebondit de nos jours, c'est à dire en 195*.
Tastuya Terada, employé sans relief à Kobe, reçoit la visite de M. Suwa.
Celui-ci lui dit venir du village aux Huit Tombes pour s'entretenir d'affaires importantes avec lui. Il lui pose des questions sur sa mère, ses souvenirs d'enfance, sa filiation, les profondes cicatrices qui ornent son corps.
Lors de leur deuxième rencontre, M. Suwa présente Testuya à son grand-père, qu'il n'a jamais vu. Quelques minutes après ce dernier décède, par empoisonnement !!!
Tastuya est soupsonné mais rapidement innocenté. Il recevra le soutien de miyako Mori, jeune femme originaire du village, qui lui sera d'une grande aide. Tastuya ira au Village aux Huit Tombes pour s'occuper des affaires familiales.
C'est là l'une des grandes idées du livre : comme il est lié à l'homme qui a commis ce massacre vingt-cinq ans plus tôt il se heurte d'emblée à l'hostilité des villageois. il n'est coupable de rien car il avait cinq ans à l'époque mais les villageois le jugent coupable.
Il rencontre les différents membres de sa famille dont ses deux tantes, jumelles.

Il ne tarde pas à se rendre compte qu'il se passent de drôles de choses dans le village. Des meutres vont bientôt être commis dans le village.
Il trouvera dans la dépendance de sa maison un passage secret qui le mènera sous le village, dans des grottes. Il se rendra compte que plus de personnes qu'il ne le pense sont au courant de l'existence de ce passage souterrain sous le village, qui forme un enchevetrement complexe.
C'est là l'une des bonnes idées du roman : ce village en apparence sûr est creusé souterrainement. Il y aura même une chasse à l'homme dans ces grottes mais je ne veux pas trop en dire.

Pout le reste le roman est beaucoup plus cassicle que je ne l'aurais pensé : l'enquête policière est peu passionnante, les personnages ont très peu d'épaisseur psychologique.
Notre "héros" lui-même est un pleutre, incapable de prendre la moindre décision et seulement mû par les évènements. Il n'a aucune personnalité.
La présence du grand detective Kosuke Kindachi (le grand-père d'Hajime Kindachi dans le manga) n'est pas assez utilisée.

En conclusion : quelques bonnes idées mal utilisées et le reste de l'oeuvre est d'un manque d'originalité flagrant.
Ce n'est pas la lecture que je vous recommande le plus.













omae wa mou shindeiru

Ben franchement je dirais que c'est le meilleur Kôsuke Kindaichi ( non que j'en aie lu des masses ), précisément parce qu'il ne fait qu'intervenir en utilité au lieu de se la jouer en one-man-show…
Je trouve que le type qui ne comprend rien à ce qui se passe, genre qu'est-ce que je fais chez ces péquenauds… et puis qui s'affole réellement, d'abord à cause de ce qui ressemble à du surnaturel et ensuite parce que la foule en colère veut le lyncher… l'ambiance est bien rendue. Juste un type très ordinaire avec une petite vie qui se retrouve dans une situation incroyable. Et le labyrinthe souterrain est à la fois effrayant et réaliste.

Ça n'est pas de la grande littérature mais ça se lit très agréablement.

Oui, je vois bien ce que tu veux dire.
C'est pour ça que j'ai dit que le roman à des bonnes idées mais mal exploitées.
La meilleure des idées est le village creusé par des galeries souterraines, lieu d'explorations nocturnes et cadre d'une chasse à l'homme.
J'ai bien aimé l'aspect "chasse aux sorcières" contre ce pauvre Terada qui est un pleutre fini. C'en est presque caricatural.

J'ai indiqué d'autres livres nettements supérieurs.














omae wa mou shindeiru

Le gros défaut pour moi, c'est comment un type pareil avec autant de charisme qu'une endive peut les tomber toutes.