Faire éditer un Livre dont vous êtes le Héros...?

Gamebook Store est un flop monumental qui prouve que le numérique est absolument à proscrire.
Que d'excellentes AVH gâchées qui auraient pu être éditées chez Mégara par exemple :'(

linflas a écrit:

Gamebook Store est un flop monumental qui prouve que le numérique est absolument à proscrire.

Le numérique façon Gamebook Store/Tin Man Games, c'est-à-dire en singeant le papier sans réellement apporter de valeur ajouté, oui, je pense aussi que c'est une belle ânerie. Une sorte de cumul des défauts d'un ouvrage physique et d'un logiciel. Ensuite, je ne serais pas aussi violent sur une adaptation en numérique dans l'absolu... Mais cela dévie totalement du sujet.

linflas a écrit:

Que d'excellentes AVH gâchées qui auraient pu être éditées chez Mégara par exemple :'(

Vous n'avez pas récupéré vos droits depuis ? Normalement, quand un éditeur ne propose plus vos ouvrages à la vente pendant un certain temps (ce qui est clairement le cas là, l'application n'étant plus disponible depuis un bail), il est obligé de vous rendre vos petits. Même en numérique.

Évidemment, c'est enrobé de jargon légal et de procédures absconses, que je ne connais pas assez pour aider vraiment (on a pas un avocat qui traîne sur ce forum ? Delarmgo peut-être ?), mais dans l'absolu textes et illustrations ne sont pas perdus dans le néant.

Sinon, Megara Entertainment c'est pas non plus la panacée...

Les droits, j'en sais rien...

Mais franchement, j'aimerais vraiment améliorer (qui a dit coloriser ?) les illustrations de "Du Sang sous les Vignes" et le voir en livre. A voir pour les autres AVH avec les illustrateurs... qui sont des pro, eux.

Megara c'est toujours mieux que rien, et ça vit plutôt bien pour l'instant avec du collector à prix certes abusif. Si un jour, Mikael se décide à faire du low cost poche/A5 avec N&B interne, il va tabasser je crois.

"Sinon, Megara Entertainment c'est pas non plus la panacée..."

Donc : "le numérique est absolument à proscrire". Parce que là il ne reste plus grand monde en éditeur numérique.

Skarn a écrit:

Vous n'avez pas récupéré vos droits depuis ? Normalement, quand un éditeur ne propose plus vos ouvrages à la vente pendant un certain temps (ce qui est clairement le cas là, l'application n'étant plus disponible depuis un bail), il est obligé de vous rendre vos petits. Même en numérique.

Évidemment, c'est enrobé de jargon légal et de procédures absconses

Bof, pas si abscons que ça. C'est dans le Code de la propriété intellectuelle (CPI), livre Ier chapitre II : Droits patrimoniaux, art. L122-1 à L122-12 ; ainsi que livre Ier titre III : Exploitation des droits, art. L131-1 à L135-7 ;  disponible gratuitement sur Légifrance (site officiel du gouvernement).

En particulier, en ce qui nous concerne :
art. L132-12 :

Citation :

L'éditeur est tenu d'assurer à l'oeuvre une exploitation permanente et suivie et une diffusion commerciale, conformément aux usages de la profession.

art. L132-17 :

Citation :

Le contrat d'édition prend fin, sans préjudice des cas prévus par le droit commun, par les articles précédents de la présente sous-section ou par les articles de la sous-section 2, lorsque :

1° L'éditeur procède à la destruction totale des exemplaires ;

2° L'éditeur, sur mise en demeure de l'auteur lui impartissant un délai convenable, n'a pas procédé à la publication de l'œuvre ou, en cas d'épuisement, à sa réédition. Dans ce cas, la résiliation a lieu de plein droit. L'édition est considérée comme épuisée si deux demandes de livraison d'exemplaires adressées à l'éditeur ne sont pas satisfaites dans les trois mois.

En cas de mort de l'auteur, si l’œuvre est inachevée, le contrat est résolu en ce qui concerne la partie de l’œuvre non terminée, sauf accord entre l'éditeur et les ayants droit de l'auteur.

Bref — je ne suis pas avocat donc ça n'engage que moi, mais c'est un cas où le texte est relativement simple en l'occurrence :

1. Constater que le produit n'est plus distribué.
   
2. Envoyer une lettre recommandée avec accusé de réception demandant la diffusion de l’œuvre. Contrairement à ce que l'on croit souvent, il n'y a pas de forme imposée au courrier, à partir du moment où tout est clair et sans ambiguïté : qui demande, à qui s'adresse la demande, ce que l'on demande, à quelle date on le demande.
   
3. En absence de réponse, ou en cas de réponse négative, 2e courrier 3 mois plus tard. On a alors bien deux demandes de livraison adressées à l'éditeur.
   
4. En absence de réponse, ou en cas de réponse négative, 3e courrier 3 mois plus tard, indiquant que si le produit n'est pas disponible dans un délais raisonnable (comme c'est du numérique, je pense qu'on peut fixer un mois), le contrat est rompu au titre de l'article L132-17 du CPI.
   
5. Au bout d'un mois, si le produit n'est toujours pas dispo, le contrat est rompu de fait, on peut republier ailleurs
   

Donc : il suffit de faire trois courriers et de patienter 7 mois. Pas plus dur que ça.

Si l'éditeur avait le culot de venir chercher des poux parce qu'on fait éditer ailleurs, il suffit de présenter les courriers avec les justificatifs (accusés de réception) au tribunal.

Nuance tout de même. Dans le cas du papier :
La fin d'un contrat d'édition

SGDL a écrit:

Mais attention, si l'éditeur conserve un stock, même avec très peu d'exemplaires, l'auteur n'a pas les moyens, telle que la loi est écrire aujourd'hui, de récupérer facilement ses droits. Il devra alors saisir un tribunal pour faire constater le défaut d'exploitation de l'ouvrage, et demander au juge d'en tirer les conséquences, c'est-à-dire prononcer la résiliation du contrat.

Ici, pas de stock = pas de problème ; à moins que l'on ne considère que le fichier sur disque dur est un stock ? Ce risque existe, mais je ne crois pas que l'éditeur ira dépenser des sous pour intenter une action en justice, pour un produit sur lequel il ne peut pas espérer faire de gros bénefs.

A montrer aux auteurs concernés, mais ça pourrait permettre de faire connaître ces excellentes AVH de manière officielle à quelques nouveaux...

News: notre ami Kirsch qui a lancé ce post, et cherchait qqun pour publier son guerrier de la déesse, sera publié chez Megara, la mise en page va commencer, en cartonné couleur illustré. J'ai bien accroché à son livre et son style, et on s'est mis d'accord! Je suis ravi de le publier.
Mikael
Megara pas la panacée

Bonne nouvelle ! Félicitations.

Sinon, pour en revenir à mon message, avant de dégainer les recommandés, c'est toujours mieux de régler ça d'abord à l'amiable.

J'aimerais bien améliorer les illustrations de "Du Sang sous les Vignes" pour une version papier...

Au cours d'une discussion avec des auteurs de JdR, on a attiré mon attention sur la différence entre contrat d'édition, contrat à compte d'auteur et contrat de compte à demi :
art. L132-1 et suiv. du CPI.

• dans les trois cas, l'éditeur doit assurer la fabrication (du livre papier ou numérique), la publication (promotion auprès des libraires, du public) et la diffusion (envoi des ouvrages) ;
  
• dans le contrat d'édition, l'auteur (ou ses ayants droit) cède les droits à l'éditeur (en général contre rémunération : l'éditeur touche tout le fric et reverse un pourcentage à l'auteur ou ses héritiers) ; l'éditeur prend tout le risque financier (en cas de perte, c'est de sa poche) ;
  
• dans le contrat à compte d'auteur, l'auteur reste propriétaire de ses droits (il touche toutes les thunes) mais verse de l'argent à l'éditeur pour le service rendu (fabrication, publication, diffusion) ; l'auteur prend tous les risques financiers ;
  
• dans le contrat de compte à demi, l'auteur et l'éditeur partagent les bénéfices mais aussi les pertes ; ils fondent une société en participation, le risque financier est partagé.
  

Attention donc au type de contrat.

Nuances cruciales.

Contrat d'édition avec Gamebook Store..

SI j'ai bien compris, après avoir parcouru un peu les pages de ce forum, aucun éditeur français ayant pignon sur rue n'a vraiment repris le flambeau du LVDVLH ? tous ces éditeurs m'ont l'air d'être (très) confidentiels.

C'est un mélange d'éditeur connus sortant des séries sous licence, sans ambitions démesurées (Hachette Bibliothèque Verte avec "Cluedo" par ex), et de petits éditeurs qui ont la foi (Brocéliande, Posidonia).

Les exceptions seraient Makaka (BD dont vous êtes le héros bien distribuées) et 404 (les Escape Book junior tendent de plus en plus vers le livre dont vous êtes le héros traditionnel, distribution large).

Gallimard jeunesse continue quand même les Défis fantastique, Loup Solitaire et Qête du Graal. Mais la dernière fois que quelqu'un leur a proposé un manuscrit de LDVELH, ils ont demandé à l'auteur d'en faire un roman statique

Oui, ce qui en dit assez long sur l'état éditorial du LDVELH... pauvre de nous