NB, concernant cette collection, mon point de vue n'est pas neutre... D'autres lectures et critiques seront bienvenues pour contrebalancer 
Lu
Le Nuage aux 100 licornes de Valérie Cluzel (qui écrit pour Larousse et 404), illustré par Léa Fabre (son portfolio ici). J'avoue qu'en voyant pour la première fois le visuel, je me suis dit « Mais qu'est-ce que c'est que ça ! Une boîte de Quality Street ? » Un album coloré comme une boîte de bonbons, aux teintes arc-en-ciel, d'ailleurs les héros s'appellent Jules et... Iris (déesse grecque des arcs-en-ciel), et sont accueillis dans la maison de leur oncle Fred, toute rose avec dans les chambres, des couvertures aux 6 couleurs rainbow, le drapeau de la fierté gay. L'illustration de la page 7 nous le montre comme un hipster parisien (barbe soignée, roots ou tribe loutre, je dirais).

Pour la petite histoire, les deux héros vont basculer dans le monde des Licornes durant la nuit, à la faveur d'un rêve. Les peluches que tonton Fred leur a offertes étaient les avatars de deux Licornes magiciennes, et la présence de deux humains est nécessaire pour rétablir l'ordre dans le royaume des nuages... En effet, les cousines maléfiques de nos équidés au front pointu, les Malécornes, trament de sombres plans et ont placé des espionnes, que les naïves Licornes (qui ne pensent pas à mal) sont incapables de repérer.
Les péripéties finales montrent tout de même que les Licornes ne sont pas si naïves que cela !
J'ai bien aimé traquer les Malécornes espionnes dans les illustrations pleine page de Léa Fabre. Les énigmes m'ont toutes été accessibles (à comparer avec l'ultra-dur album
Le Japon aux 100 mystères), sauf celle des pages 32-33 où j'ai dû consulter la solution. Un faux raccord à signaler : pages 20-21, le choix de la bonne tente dans l'oasis envoie sans transition en ville. Certes le texte dit qu'après avoir choisi la bonne tente on vous « indiquera ensuite le chemin de la ville voisine », mais j'ai tiqué. Facile à corriger, il suffit de mettre cette précision dans la consigne en gras en fin de cartouche.
L'univers visuel est riche en détails que les enfants s'amuseront à chercher. Les animaux des divers "biomes", si on me passe cette expression issue de Minecraft, sont différents selon leur habitat : les Licornes-hippocampes, les Licornes-dromadaires-Touaregs, etc.
Les énigmes sont toutes dans le thème, bien intégrées les unes après les autres dans le fil de l'histoire, sans paraître gratuites. Une mécanique bien rodée.
Rare image du Professeur Moustache
prouvant empiriquement l'existence des Licornes à pois.Bon, après ma première surprise devant l'objet, je dirais que l'album réussit à surfer entre les clichés : pas de princesses évaporées, mais des Licornes garçons (portant barbe ou bouc), un roi des Licornes narcissique qui s'admire dans le miroir... Et, ce qui a dû être plus difficile, le livre ne tombe pas dans les clichés inverses ; il ne cherche pas à en faire des tonnes sur le genre des jouets ou des gens, la sémantique du rose et du bleu, les filles fortes, etc. Débats dont, à tort ou à raison, j'ai l'impression qu'ils s'invitent parfois de manière un peu lourdes / moralisatrice dans la production littéraire, alors que perso j'attends juste d'un livre, ben... qu'il me raconte une bonne histoire, quoi ! Et l'histoire de Valérie Cluzel se trouve être bonne
Note : 1 album sympa qui plaira aux enfants / 20