Topic Bla-bla

Wasp&Widow a écrit:

@elise Le problème dont tu parles est de plus renforcé par cette réforme du lycée qui oblige les élèves à choisir leur orientation dès la Seconde... pour ceux qui ont les idées claires pas de problème, mais pour les indécis c'est dur. Ils finissent par prendre les matières qu'ils aiment (et pas trop fatigantes anyway) et se ferment plein de portes par la suite.

Ah je suis carrément d’accord… mes petites cousines ont subi cette réforme, et cela a été compliqué. Non seulement on t’oblige a choisir assez tôt, à un âge encore assez instable. Et en plus de cela, le choix des matières peut en effet fermer beaucoup de portes.
Je me rappelle en DUT, sur un salon étudiant, des jeunes qui viennent se renseigner et qui nous disent avoir pris de la Physique, mais pas des Maths… bah on leur a dit désolé mais vous ne pourrez pas venir dans notre formation.
Et c’était loin d’être des cas isolés.

Wasp&Widow a écrit:

Herbert West a écrit:

Et je bosse dans un lycée!

Amusant ça ! Tu es prof, membre de l'administration ou du personnel d'éducation ?

@elise Le problème dont tu parles est de plus renforcé par cette réforme du lycée qui oblige les élèves à choisir leur orientation dès la Seconde... pour ceux qui ont les idées claires pas de problème, mais pour les indécis c'est dur. Ils finissent par prendre les matières qu'ils aiment (et pas trop fatigantes anyway) et se ferment plein de portes par la suite.

Je suis assistant d'éducation/surveillant d'internat. Et oui, je suis assez rock'n roll dans ma manière de m'adresser aux élèves/profs/direction (oui oui, aussi). Surprenant que je ne me sois pas encore fait virer, d'ailleurs... Ceci étant, rock'n roll ne veut pas dire irrespectueux. Bref...

Je vois bien en ce moment cette indécision dont tu parles. On est en plein dans Parcours Sup. Et autant pour certains (assez peu nombreux, il faut l'avouer), c'est une formalité, autant pour pas mal d'entre eux, c'est une vraie galère. Je pousse aux fesses (c'est une image, hein!!) pas mal de mes internes pour qu'ils s'y mettent sérieusement mais c'est compliqué. Très peu se projettent l'année prochaine et encore moins dans 5/10 ans. Quand, en plus, les parents viennent nous voir pour nous demander d'aider à orienter leurs mômes, en mode "nous, on sait pas gérer, débrouillez vous avec Jean-Kevin", on peut comprendre que les choupinoux soient un peu perdus.

Petit bonus, puisqu'on cause du "c'était mieux avant", une vidéo de E-Penser sur le sujet (qui parle de musique, mais valable pour le reste):

Je pense que après la deuxième guerre mondiale il y a eu, d'une manière qu'on peut sans doute objectiver, une période où beaucoup de gens occupaient un emploi en étant persuadés qu'ils apportaient une contribution à la construction d'une société meilleure (est-ce qu'ils avaient raison ? c'est un autre débat). Petit à petit, mais surtout depuis les années 80, l'idée s'est instillée qu'on travaille d'abord pour un salaire. Dans un cas on donne, dans l'autre cas on prend, rien que ce renversement de philosophie suffit à expliquer l'évolution de notre société à mon avis.
Mais le plus édifiant c'est que ce renversement est issu d'une éducation prônée par les plus hautes strates de la société. Je peux témoigner qu'au cours de mes études, l'ambiance dominante parmi les élèves et les enseignants c'était le "parce qu'on le vaut bien". Si on fait des études supérieures, c'est parce qu'on l'a mérité et maintenant on va prendre toute la thune qu'on a mérité (dans la finance en l'occurrence). Et les impôts c'est vraiment insupportable. Le fait que ces études supérieures aient été quasi-gratuites et financées par l'impôt n'effleuraient pas la quasi-totalité des étudiants, puisque de toutes façons ils l'avaient mérité (y compris pour ceux, relativement rares, qui venaient de milieux plus modestes). C'était il y a 25 ans.
Depuis on a eu des chefs d'état qui nous expliquent que si on n'a pas une rolex on est une raté, qu'il faut avoir envie de devenir milliardaire. Personne ne dit qu'il faut avoir l'envie d'un travail bien fait utile, même si on sait qu'on ne finira pas dans le gotha. C'est d'ailleurs intéressant de voir à quel point la philosophie du rap bling-bling (pas tout le rap je précise) rejoint exactement celle qui est prêchée par ces dirigeants.
Et d'un autre côté je connais des voisins qui bossent en usine et qui pour rien au monde n'achèteraient les produits qu'ils fabriquent ( en l'occurrence une sucrerie et une usine de verres de lunettes). C'est-à-dire que ceux qui acceptent cette existence "modeste" n'ont même plus la récompense de se dire qu'ils travaillent à construire une société meilleure, ils sont convaincus qu'ils bossent pour vendre des produits pourris, voire même nocifs (je généralise forcément) et pour certains finissent dépressifs.
Comme dit Voyageur Solitaire c'est une forme de décadence à tous les étages. Mais à mon échelle je trouve que les jeunes que je vois arriver au boulot ne sont pas pires que ceux d'il y a dix ans, ou même vingt, et sur certains points même plus matures.

Globalement d'accord.
Après la Seconde Guerre Mondiale, il fallait reconstruire. C'était peut-être inconsciemment la possibilité de repartir à zéro et, effectivement, de bâtir une société meilleure. Dans les années 1960, aux USA, c'était le rêve d'en finir avec la ségrégation, c'était l'Amérique de Kennedy, avec la lune comme nouvelle frontière, avec la lutte contre la ségrégation, avec un président jeune, dynamique, nanti d'une épouse belle et charismatique (c'est d'ailleurs étonnant de voir l'empreinte laissée par un Kennedy qui aura au final dirigé moins de quatre ans et qui aura été loin de faire tout ce qu'il avait promis).
Si on prend Gandhi, c'était l'espoir de se libérer de l'occupation anglaise, de retrouver sa liberté et en plus, par des moyens non-violents (même si ça n'a pas toujours été le cas). Pareil pour Mandela et l'Afrique du Sud, mettre fin à l'Apartheid, c'est à dire à l'injustice.
Le XXème siècle a été terrible mais il a eu aussi ses grands idéaux. Le XXIème, c'est sauver ce qui peut encore l'être...

Les années 1980 ont été les années matérialistes par excellence. On en a un formidable exemple avec les soap de l'époque : Dallas, Dynasty, Falcon Crest, Knots Landing (Côte Ouest), The Youg and the Restless (Les Feux de l'Amour)...
Les tribulations de millionnaires avec grandes maisons et domaines, argent, bijoux, champagne et caviar, rolls et jets privés. Une Amérique "glamour" toute en paillettes qui affichait son amour et sa glorification du fric. Faîtes du fric, pas l'amour.
Même une série comme Miami Vice n'était pas innocente : même si les gentils gagnaient toujours à la fin, on y voyait une Amérique phantasmée, où l'argent facile (même mal acquis) coule à flots, dans un cadre hédoniste tourné vers le plaisir et la nonchalance. Ne parlons pas de Scarface qui érige en modèle un petit parvenu vulgaire et violent qui finit baignant dans son sang et la coke dans son manoir ressemblant à un bordel sur fond de musique trépidante.
Les années 1980, c'était la glorification du fric, de l'ambition, de la réussite matérielle et du bling-bling (suffit de voir la mode de l'époque : maquillage appuyé, tissus brillants, strass, brushings de fous et bijoux voyants).

Pour avoir été au collège et au lycée dans les années 90, le respect que ce soit d'un côté ou de l'autre (profs, élèves) n'était pas non plus extraordinaire. J'ai connu des élèves fouteur de merde par excellence, mais aussi des profs qui se prenaient pour des dictateurs en puissance.
Tout n'était pas blanc ou noir, mais bien nuancé, donc ce manque de respect global n'est pas nouveau, ni typique de la nouvelle génération.

Par contre quand je vois des gamins de 8/9 ans avec des tablettes regardant des youtubeurs à la con et qui veulent un portable des la 6eme et que les parents laissent faire, la par contre je me dis que oui c'était mieux avant...

oui, sauf que avant il y avait déjà des parents qui laissaient leurs enfants toute la journée devant la télé à regarder n'importe quoi, avec des films ulra-violents, ça se voyait moins parce que c'était à la maison. Le smartphone n'est qu'un prolongement de la télé (avec c'est vrai les réseaux sociaux en plus).

Je pense que là aussi, la notion de trucs "hyper-violents" est à géométrie variable.
Ceux de ma génération se rappelleront les attaques, bien hyper-violentes elles, faites à Dorothée par exemple avec l'arrivée des DA japonais. Et aujourd'hui, on en rigole encore...

Perso, je n'ai pas souvenir de films hyper-violents étant plus jeune. Je pense que dans ces années-là, la violence était plus subtile, suggérée plus que directement montrée dans les films dignes de ce nom. Par contre, la nudité était bien plus présente, une paire de seins, de fesses (masculines ou féminines), voire même une quéquette à une heure de grande écoute ne gênait quasiment personne et même dans la pub. Et souvenez-vous de la playmate du samedi soir au Collaroshow, de sexyclip ou d'un film comme Et la tendresse bordel !. Impossible aujourd'hui.
Aujourd'hui, je pense que même un chef-d'œuvre d'humour corrosif comme Le Père Noël est une ordure ne pourrait plus être réalisé et produit. Rien que le personnage de travelo de Clavier ou celui de Zézette ne passerait plus.

Ben disons que des copains qui avaient déjà vu "massacre à la tronçonneuse" en CM2 et qui le racontaient à la cantine... mais c'est vrai que pour moi à l'époque Rambo ou Terminator c'était violent Incontestablement on a passé un cap depuis. Le vrai problème c'est surtout de regarder des conneries tout la journée sans avoir un adulte pour t'expliquer.
Nous, on avait la télé que pendant les vacances et je me souviens encore des images de Sabra et Chatila aux infos, ça nous a traumatisés moi et ma soeur. Je pense que l'important (jusqu'à un certain âge) c'est de ne pas laisser les enfants seuls face à des images qui peuvent les choquer.

Oui, c'est vrai que chez moi aussi, la TV, c'était pas tout le temps et on l'éteignait au moment de manger.
Aujourd'hui, ils se jettent sur leur écran dès le réveil.

Et quand on apprend qu'une écrasante majorité de gamins entre 11 et 12 ans disent avoir déjà vu souvent du porno...
On est loin de sexyclip ou du clip de Libertine de Mylène Farmer qui passait à partir de minuit seulement...

Perso quand j'étais petit on ne m'aurait jamais laisser regarder un film violent ou agressif, or à l'époque les parents pouvaient contrôler ce que les enfants regardaient à la tv.

Aujourd'hui avec internet et les réseaux sociaux c'est impossible, et même si les parents empêchent y'aura toujours le copain de classe qui pourra le montrer à l'école à la récré, internet contrairement à la tv c'est sans limites, à partir de la...

Comme la dit VS, de nos jours un jeune de 14 ans, connaît tout à tout vu niveau porno...

https://lemans.maville.com/actu/actudet_-salariee-grievement-blessee-par-un-compacteur-a-cartons-a-angers-ce-que-l-on-sait-de-l-accident-_fil-5635987_actu.Htm

ce qui interpelle c'est que la personne ait de son propre chef entrée dans la balle à cartons
Faut-il lire entre les lignes que la personne sous pression a commis un acte de folie

Lowbac a écrit:

Faut-il lire entre les lignes que la personne sous pression a commis un acte de folie

On ne peut rien lire du tout, laissons l'enquête se dérouler. Je suis régulièrement témoin dans mon entreprise d'imprudences parfois graves, certaines à la demande d'un chef (genre aller passer un coup de papier de verre sous une pièce de plus d'1 t suspendue à un pont roulant), d'autres de la propre initiative du salarié qui n'a pas envie de se faire chier (pas d'escabeau sous la main ? Je monte sur une chaise pivotante à roulettes).

Ah oui, j'attends avec grande impatience de connaître les suites de cette effroyable affaire d'accident dans un compacteur.

Non, de toutes les manifestations que j'ai faites à Nemours je n'ai vu aucun acte de violence ou de dégradation. Mais le fait est qu'il y a de plus en plus de jeunes présents. Et quand tu as quelques millions de personnes en colère, statistiquement dans le tas il y en a qui sont prêts à en venir aux mains... c'était malheureusement couru d'avance (et prévu de longue date par le gouvernement qui avait commandé pour 70 M€ de grenades lacrymogènes en vue de la réforme...)

Lowbac a écrit:

ces grèves qui n'en ont que le nom mais se rapprochent d'insurrections

Ah ouais, carrément!!?

Lowbac a écrit:

insurrections

Je peux t'assurer que quand je défile, je n'insurrectionne rien du tout. La minorité violente qui attire l'œil des caméras et sert de prétexte aux politiques pour décrédibiliser un mouvement qui est pacifiste depuis deux mois (première manif le 19 janvier), on nous l'a déjà servie.

Pour autant, les violences des deux côtés, manifestants et policiers, existent malheureusement et sont inacceptables.